Depuis 2018, la volonté de modernisation de l’état civil ivoirien se traduit par de nombreux engagements sur l’ensemble du territoire. Pierre angulaire de tout le système, la gouvernance électronique doit aboutir à la création d’un fichier national fiable et sécurisé.
(Cio Mag) – Réunis en séminaire du 29 au 31 mars à Yamoussoukro pour être sensibilisés sur le rôle prépondérant à jouer auprès des populations, les acteurs de l’état civil ne sont pas étrangers des maux dont souffre le système ivoirien.
Faiblesse des capacités en matière d’enregistrement, insuffisance du cadre juridique, inadaptation de la coordination entre la multitude d’agents mêlés à l’enregistrement des faits d’état civil, mauvaise qualité des actes juridiques et des données… Les problèmes auxquels sont confrontés les mairies, sous-préfectures, centres de santé et tribunaux de Côte d’Ivoire sont aussi nombreux que les défis qu’ils imposent en termes de sécurité, de stabilité et de fiabilité des actes d’état civil.
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Comme si cela ne suffisait pas, les populations elles-mêmes ne se pressent pas pour déclarer les naissances. L’Union européenne (Ue) avance qu’une naissance sur trois n’est jamais déclarée en Côte d’Ivoire. De 2014 à 2017, le taux d’enregistrement a chuté de 70% à 54%.
Pour sortir de cette ornière, plusieurs lois ont été prises en 2018, y compris le décret portant création du Registre national des personnes physiques (RNPP) dans le cadre de la stratégie de modernisation de l’état civil. Doter le pays, d’ici 2025, d’une base de données fiables et sécurisées est la pierre angulaire de cette innovation. Les finalités sont, entre autres, la digitalisation de la collecte des faits d’état civil, la création d’un fichier national biométrique et l’attribution d’un numéro d’identification unique pour assurer la traçabilité de chaque individu.
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Au titre de cette nouvelle orientation, l’Office national de l’état civil et de l’identification de Côte d’Ivoire (Oneci), a mené plusieurs réformes dans le sillage d’une population de plus en plus connectée à internet et dont les besoins en services digitalisés sont réels. En attestent les nombreux usages proposés par les entreprises via les réseaux sociaux.
Ces réformes ont donc abouti à la création du logiciel de cartographie de l’état civil. Livré par la holding « Digitech-Civipol-Unitec », cet outil de gouvernance vise à donner un état exhaustif et actualisé des centres d’état civil afin de mieux planifier les actions.
Un autre programme sera intégré dans le système, c’est un software de gestion de l’état civil qui est aujourd’hui expérimenté dans des centres de santé et mairies du pays avec une disponibilité prévue pour bientôt. Ce logiciel permettra d’uniformiser la collecte des données sur les événements d’état civil (naissances, décès, mariage…) ainsi que les actes y afférents.
C’est pour informer l’ensemble des acteurs de l’état civil sur les acquis de la stratégie nationale que le présent séminaire a été organisé dans la capitale politique du pays, à l’initiative de l’Oneci soutenu financièrement et techniquement par l’Ue et Civipol.
Au nombre de 746 (sous-préfets, maires, représentants de tribunaux et directeurs régionaux de la santé), les participants ont été sensibilisés sur les nouveaux mécanismes de collecte et les procédures électroniques en cours d’intégration.
Des réformes que l’Ue s’est engagé à accompagner avec une enveloppe de 3,2 milliards de FCfa pour, entre autres, renforcer les capacités techniques des acteurs de l’état civil. L’annonce a été faite au cours dudit séminaire, par Hadrien Maillard, chef d’équipe Gouvernance, Démocratie et Emploi de l’Ue.
Anselme AKEKO