Abdel Farid ALE, Ingénieur et spécialiste de la cybersécurité
Ingénieur et spécialiste de la cybersécurité, Abdel Farid ALE a principalement effectué sa carrière dans différents cabinets d’audit et de conseil internationaux en France et au sein d’un pure player de la cybersécurité. Alors qu’il accompagne depuis plus d’une douzaine d’années, les entreprises françaises et internationales pour la réalisation de diagnostics et des évaluations cybersécuritaires, la gestion de crise cyber et différentes missions de conseil en cybersécurité, Abdel Farid ALE propose un condensé de ses connaissances en matière de cybersécurité et protection des données personnelles dans un langage simple et très facile à lire.
(Cio Mag) – Protection des données personnelles et cybersécurité est le titre de son premier essai. « Avec le développement exponentiel du numérique et les usages dont beaucoup sont à risques que j’ai l’occasion d’observer au niveau professionnel comme personnel, l’idée est vite venue de partager de bonnes pratiques de façon plus large et pas uniquement à mon entourage direct. La mise à disposition du public, dans un format assez simple à assimiler afin que tous ensemble nous fassions un peu plus attention aux données personnelles s’est avérée nécessaire », explique l’auteur Abdel Farid ALE.
Son essai de 72 pages est subdivisé en 10 chapitres. Il parle des données personnelles comme toutes informations se rapportant à une personnelle physique identifiée ou identifiable à l’instar du nom et du prénom, du numéro de téléphone ou encore de la voix ou de l’image. Et ces données nécessitent d’être protégées. Pour le faire, il faut se référer aux recommandations de l’autorité locale en charge de la protection des données personnelles (si elle existe et dans le cas contraire prendre exemple sur les autorités des pays plus matures sur le sujet) ou sur les réseaux sociaux « faire attention aux partages, renforcer la sécurité de votre mot de passe et la confidentialité. » A ces mesures conseillées dans son essai, s’ajoutent la protection des données sur internet de façon générale, sur un ordinateur et sur un téléphone : un ensemble de pratiques de vigilance à observer pour se prémunir de tout vol de données à caractère personnel.
Protection des enfants
Très facile à lire et à comprendre, l’essai aborde des sujets techniques dans un langage très accessible aux profanes, notamment avec une dimension pédagogique. Pour l’essayiste : « le projet consistait avant tout, à toucher la grande masse et le citoyen lambda. Les vulnérabilités et failles proviennent dans la majorité des cas du maillon faible. Une fois que le niveau de vigilance de ce dernier est un peu plus renforcé, il devient un peu plus difficile de porter atteinte à un grand nombre de personne. »
Si pour le spécialiste en cybersécurité, la protection des données de santé est capitale, celle des enfants face aux risques du numérique n’est pas à discuter. « La jeunesse représente l’avenir des nations. Une jeunesse bien formée et sensibilisée sera plus apte à réagir efficacement aux enjeux des années futures. Les enfants sont aussi souvent plus vulnérables/sensibles et c’est très important de pouvoir les accompagner tout au long de leur développement », fait-il comprendre. A l’en croire, Internet est à l’origine de nouvelles formes de violences et de risques résultant de contenus non adaptés, des mauvaises rencontres en ligne et de la surexposition aux écrans.
Y être confronté peut-être très dommageable pour les enfants et les jeunes. Abdel Farid ALE propose que les enfants soient accompagnés dans leur navigation sur Internet, stimuler leur créativité en les orientant sur les bons sites à consulter, établir avec eux les règles et les limites d’utilisation ou encore éviter d’installer un ordinateur dans leur chambre. Par ailleurs, il recommande l’activation, l’installation et la configuration d’un contrôle parental sur les appareils dont font usage les enfants. En effet, il s’agit d’une fonctionnalité ou un logiciel qui permet de filtrer ou de restreindre l’accès à certains contenus violents, choquants ou à caractère pornographique.
« Concernant l’anonymat, poursuit l’auteur, on peut avoir besoin pour différentes raisons d’y avoir recours à des moments donnés d’où l’importance de comprendre un peu le fonctionnement. » En effet, le partage et la diffusion d’informations privées doivent être limités sur Internet afin de s’assurer de la protection de son identité numérique et de sa vie privée. Car, avertit le spécialiste, « l’accès à vos recherches sur Internet peut permettre de récupérer des informations susceptibles de vous desservir sans forcément que vous vous en rendiez compte. »
Regard sur la stratégie de lutte au Bénin
Quels sont les changements que vous voulez voir s’opérer au sein des startups, entreprises, gouvernements et chez les particuliers pour une mise en œuvre des règles de sécurité numérique ? « Avoir plus de promotion de bonnes pratiques et usages dans les langues locales. Avoir des délégués départementaux pour être plus près des organisations publiques/privées et des citoyens de la zone. A défaut d’un ministère dédié à la cybersécurité, étudier l’intégration d’un(e) ministre conseiller à la cybersécurité au sein du collège des ministres conseillers à la présidence de la république », répond Abdel Farid ALE.
Réagissant aux outils mis en place par le Bénin pour lutter efficacement contre la cybercriminalité, il reconnaît plusieurs avancées positives depuis plusieurs années. Lesquelles ont notamment rapport à l’adoption du code du numérique, la création d’un pôle de sécurité numérique au sein de l’Agence des systèmes d’information et du numérique. De même que la création de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), les ratifications de convention sur la cybersécurité et la protection des données personnelles ou encore la récente création du Centre national d’investigations numériques (CNIN) pour regrouper plusieurs expertises contribuant à cet effort.
Toutefois, il attire l’attention des autorités béninoises sur la nécessité de renforcer la dotation en moyens des structures de lutte, le renforcement des règles de code d’éthique, d’indépendance et déontologie au niveau des structures, l’étude de la reconversion des cybercriminels (agent de sensibilisation de la population, appui aux collectivités…) et le renforcement de la coopération régionale et internationale.
