En Côte d’Ivoire, plus de 200 000 actes d’état civil numérisés à Grand-Bassam. Symbole de l’engagement de l’ONECI vers des registres digitalisés, ce processus permettra aux usagers de la mairie de la cité balnéaire d’obtenir à distance des actes de naissance, de mariage et de décès, sans avoir à se déplacer.
(Cio Mag) – Le lundi 8 avril, Ago Christian Kodia, directeur général de l’Office national de l’état civil et de l’identification (Oneci), a procédé à la remise des supports numérisés des registres d’état civil de la mairie de Grand-Bassam au premier magistrat de ladite ville, Jean-Louis Moulot, symbolisant l’engagement de l’Oneci dans la modernisation du système d’état civil de Côte d’Ivoire.
En 16 jours ouvrés, le projet pilote de numérisation initié dans le centre d’état civil de Grand-Bassam a permis de dématérialiser 205 403 actes, dont 185 056 naissances, 5 943 mariages et 14 404 décès. (Cf. statistiques de la phase pilote de numérisation ci-dessous. Source : ONECI)
Ainsi, l’entièreté des registres de Grand-Bassam a été numérisée. Grâce au logiciel national d’état civil Cityweb mis en œuvre par l’Oneci en partenariat avec l’opérateur technique SEMLEX, les nouveaux actes seront intégrés directement dans le système. Ce qui permettra d’avoir une base de données complète concernant l’état civil de cette ville, qui fut la première capitale de Côte d’Ivoire à l’époque coloniale (1893-1900). Avec sa riche histoire et son héritage culturel unique, Grand-Bassam est le témoin des siècles d’histoire et de souvenirs de la Côte d’Ivoire.
« Ces registres d’Etat civil qui remontent à des décennies voire des siècles sont les témoins silencieux de la vie de nos ancêtres, de leurs joies et de leurs peines, de leurs histoires et de leurs rêves. En numérisant ces précieux documents, nous préservons non seulement notre passé mais nous construisons également un pont vers l’avenir en rendant ces informations accessibles aux générations futures », a déclaré le directeur général de l’Oneci.
Pour lui, la remise des supports numérisés des registres d’état civil est une étape cruciale qui vient d’être traversée dans le cadre de la Stratégie nationale de l’état civil et de l’identification. « Cette initiative de numérisation de l’Etat civil, dira-t-il, revêt un caractère important et je dirais même capital pour nos registres. Elle garantit la préservation de notre histoire et de notre identité, elle facilite les démarches administratives, renforce la transparence et la sécurité des données et contribue à la modernisation de nos services publics en facilitant l’accès aux documents administratifs aux populations. »
Maintenant que les registres de Grand-Bassam sont numérisés, l’Oneci peut aborder avec sérénité la prochaine étape : la digitalisation. Celle-ci permettra, à court terme, aux usagers de l’état civil de commander leurs actes à distance.
« Les natifs de Grand-Bassam, ceux qui se sont mariés à la mairie de Grand-Bassam, par exemple, pourront, dans quelques mois, obtenir leurs actes d’état civil à distance, sans avoir à se déplacer avec la sécurité qui entoure les documents », a poursuivi le Dg de l’Oneci sur ce dispositif qui donne forme au Registre national des personnes physiques (RNPP). Une innovation de l’état civil visant à doter la Côte d’Ivoire d’une base de données globale fiable et sécurisée sur l’état civil et la biométrie des personnes physiques qui vivent ou séjournent sur le territoire national.
Fiabilité et sécurité de l’état civil
Très tôt, la Côte d’Ivoire a assuré la qualité de son état civil en conférant une valeur de référence aux registres papier qui font foi et qui matérialisent l’existence de l’état civil. Face à l’usure du temps, conserver ces documents reste un défi parce qu’ils résistent difficilement à la chaleur, l’humidité et la poussière. A ces effets climatiques, il faut ajouter l’action humaine, volontairement ou involontairement, la consultation fréquente, la vandalisation parfois de ces précieux registres. Lesquels sont aujourd’hui menacés et mettent en péril la fiabilité et la sécurité de l’état civil, pourtant élément clé de l’identification.
En mettant en œuvre le Registre national de l’état civil, croit fermement le Dg de l’Oneci, la Côte d’Ivoire apporte une réponse à la question de la modernisation.
« Aujourd’hui, c’est près de 250 centres d’état civil qui sont ouverts à travers le pays, la formation des agents de l’état civil continue pour la couverture de l’ensemble des centres d’état civil du pays », a indiqué Ago Christian Kodia.