Israël mise sur les technologies et l’innovation pour relancer sa coopération avec l’Afrique

Israël entend consolider ses relations économiques et diplomatiques avec l’Afrique, au-delà de la coopération militaire et sécuritaire. Et ce rapprochement avec le continent africain n’est pas seulement un slogan. Les nouvelles technologiques de l’information et de la communication vont être au centre de cette nouvelle coopération, avec un focus particulier dans le domaine de l’Agritech.

(Cio Mag) – Cette volonté a été affichée par les autorités israéliennes, à l’occasion de la conférence tenue le 31 mai, à la Mairie du 16e arrondissement de Paris. Devant un parterre de diplomates, d’experts, d’investisseurs et d’entrepreneurs, ainsi que de journalistes, les autorités de l’Etat hébreu ont présenté les axes stratégiques d’une nouvelle coopération. Elle s’appuiera davantage sur les technologies de l’information et de la communication.

Considérée comme l’une des toutes premières start-up nation, Israël possède des atouts techniques et technologiques. Avec près de 92 « licornes », fondées au sein de l’État israélien, les entreprises technologiques représentent une valeur combinée de 255 milliards de dollars. Sur la totalité, 36 ont installé leur siège en Israël et d’autres se sont établies à New York, dans la Silicon Valley, ainsi qu’à Boston, à Londres, à Singapour, à Chicago ou à Los Angeles. Cette performance cumulée est équivalente à celle de toute l’Europe, qui totalise à peine une centaine de « licornes ».

Depuis le début des années 2000, Israël a progressivement renforcé ses relations avec de nombreux pays africains. « Durant, ces quatre dernières années, l’Etat d’Israël a rétabli ses relations avec le Tchad, le Maroc et le Soudan. Il a ouvert une ambassade au Rwanda et a récupéré son siège d’observateur à l’Union africaine », a fait remarquer Simon Sernoussi, Porte-parole de l’Ambassade d’Israël à Paris.

Agritech, énergie renouvelable et IA au service du continent

Le dynamisme de la coopération et de l’écosystème d’innovation israélien contribue à une réelle expertise dans le domaine agricole. Israël présente aussi des similitudes avec l’Afrique au niveau climatique, avec des systèmes avancés d’irrigation, de désalinisation et de traitement de l’eau dans un environnement aride. Il en est de même pour les questions de désertification et les problèmes sécuritaires. Sur l’ensemble de ces questions, l’Etat hébreu a réussi à maitriser des environnements hostiles. Son but est de promouvoir ses avancées technologiques de sorte à ce qu’elles soient le nouveau de fer de lance d’une coopération fondée sur la co-construction d’écosystèmes durables.

Plusieurs pays africains bénéficient de cette expertise israélienne dans le secteur agricole et des énergies durables. « C’est le cas du Sénégal, dans le cadre du programme national des domaines agricoles communautaires, l’objectif étant d’assurer la souveraineté alimentaire », explique Elhadji Magatte Sèye, Ambassadeur du Sénégal en France. D’autres domaines sont couverts par cette coopération, qui est qualifiée d’exemplaire, malgré un contexte géopolitique complexe. « Le Sénégal et le Maroc, qui sont des pays majoritairement musulmans, coopèrent de façon intelligente avec Israël », a pour sa part expliqué Ben Burgel, Ambassadeur d’Israël au Sénégal.

Un programme d’accélérateurs avec Google

Plusieurs start-up sont déjà présentes sur le continent africain. A l’instar d’Oko, qui fournit une solution d’assurance abordable aux agriculteurs, avec une offre de règlement instantané des sinistres, dans des pays comme le Mali et l’Ouganda. Google s’appuie sur la dynamique d’innovation israélienne pour faire du social impact et apporter des réponses dans les domaines de l’IA, de la R&D et du soutien des start-up africaines. En 2020, la firme américaine a lancé, à partir d’Israël, un programme d’accélérateurs virtuels de développement durable. Ces accélérateurs offrent des possibilités de financement et de mentorat aux start-up en phase de démarrage.

Tout ceci participe à l’implantation de nouvelles équipes dans les start-up technologiques florissantes et favorise l’accès à l’apprentissage et à d’autres innovateurs. Parmi les trois premiers bénéficiaires du programme, Solar Freeze, au Kenya. Il met à disposition des agriculteurs des containers frigorifiés fonctionnant avec des panneaux solaires. Quant à Flare, toujours au Kenya, il a mis en place un système d’urgence avec des flottes d’ambulances privées, disponibles via téléphone et Google Map. C’est une sorte d’Uber des ambulances. Enfin, mDoc, au Nigeria, permet de détecter, en amont, à travers une plateforme basée sur l’IA, des pathologies comme l’hypertension artérielle, l’hypercholestérolémie, le diabète, etc. Tous ces programmes entrent dans le cadre d’une nouvelle dynamique globale de renforcement de la coopération entre Israël et l’Afrique. Et des changements majeurs sont prévus dans les prochaines années.

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