Partage de données, fact checking, Cache Web… Comment Facebook soutient les pays d’Afrique de l’Ouest face à la pandémie de Covid-19 ? Coup de projecteur.
(CIO Mag) – La crise mondiale liée au Covid-19 appelle à l’isolement, au confinement et au télétravail. Les internautes se regroupent sur le réseau social Facebook pour s’informer et échanger avec leurs proches. La tendance se renforçant en cette période inédite, la priorité de la société américaine est de tout mettre en œuvre pour que le monde reste connecté et accède aux informations vraies sur la pandémie.
Cache Web
« Nos ingénieurs développent des solutions afin de gérer les débits et permettre ainsi un meilleur accès du plus grand nombre au réseau et éviter tout encombrement au cours de cette période difficile », explique à CIO Mag, Aïda Ndiaye, responsable Affaires publiques pour l’Afrique francophone. Elle ajoute que la plateforme collabore depuis près de deux ans avec l’Association de droit américain ISOC international pour mettre en place des points d’interconnexion internet et des caches Web dans plusieurs pays africains.
« Ces caches hébergent temporairement des données et nous aident à gérer le trafic sur le réseau de telle sorte que là où vous vous trouvez, au Sénégal, en Côte d’Ivoire ou au Bénin, vous avez une utilisation qui soit toujours optimale », détaille la responsable.
Olivia Nloga, responsable Communication pour l’Afrique francophone, abonde dans ce sens. Intervenant sur l’appui de Facebook aux pays de l’Afrique de l’Ouest, elle affirme que des coupons de publicité gratuits sont offerts aux ministères ou agences pertinentes qui gèrent la crise sanitaire dans les pays. L’objectif est de faciliter la diffusion de messages liés au Covid-19 et toucher un maximum de personnes en ligne.
En outre, des annonces sont diffusées régulièrement dans le fil d’actualité de la plateforme pour rediriger les internautes vers les sources gouvernementales. L’enjeu en vaut la peine. Car les faux profils, les fake-news et les rumeurs constituent, en cette période de crise, un problème grandissant sur les réseaux sociaux.
« Au Nigéria, les informations officielles nous viennent du Centre national de contrôle des maladies ; au Sénégal, elles sont transmises par le ministère de la Santé », précise Olivia Nloga. Selon elle, l’appui institutionnel de Facebook aux gouvernements s’ajoute à son partenariat global avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS). A ce titre, le géant de l’internet a fait don d’une enveloppe de 10 millions de dollars à l’OMS pour soutenir les recherches sur le Covid-19.
Fact checking
Le réseau collabore aussi avec des organisations de vérification de faits, tels que Africa-Check, l’AFP ou les Observateurs de France 24, pour débouter les fausses informations. Selon Olivia Nloga, ce programme couvre une quinzaine de pays en Afrique subsaharienne. Dans ce cadre, Facebook a offert deux millions de dollars aux fact checkeurs partenaires de ce programme à travers le monde pour étendre leurs capacités.
Ce n’est pas tout. « La politique de contenu de Facebook a été mise à jour depuis l’avènement du Covid-19 pour limiter la désinformation ; la politique de publicité a elle aussi été revue pour éviter que des personnes profitent de la situation pour vendre des produits liés au COVID-19 », renchérit Aïda Ndiaye.
Propriété de Facebook depuis 2014, WhatsApp n’est pas en reste dans la lutte contre le coronavirus. « Nous nous sommes rapprochés des agences de la santé, notamment du Nigéria et de l’Afrique du Sud, pour leur donner des moyens de répondre à la crise sur WhatsApp. Des services d’information sur le coronavirus ont été mis en place, ce qui permet à l’internaute, une fois qu’il a enregistré le numéro donné, de recevoir via WhatsApp des informations à jour sur la maladie », explique Olivia Nloga.
Partage des données
Le réseautage n’a jamais été aussi facile depuis la création de Facebook. Toutefois, la multinationale est accusée de se conformer aux règles locales lorsqu’il s’agit de faire du business mais sans collaborer avec les autorités en termes de partage de données.
« Notre position consiste à réitérer que la protection de la vie privée est importante aujourd’hui plus que cela ne l’a jamais été. Le mot d’ordre reste donc la protection de la vie privée de nos utilisateurs », répond Aïda Ndiaye. Elle poursuit : « Cela dit, nous avons une équipe qui a travaillé d’arrache-pied avec des universitaires, des organisations de la santé pour mettre en place des cartes de mobilité ; ces cartes qui regroupent des données anonymes et désagrégées ont permis à des épidémiologistes de savoir comment les gens se déplacent à cause du coronavirus ou de prendre des décisions en rapport avec l’évolution de la maladie. »
A l’en croire, Facebook reste ouvert pour continuer à collaborer avec les organisations et institutions pertinentes mais dans le respect de la vie privée des utilisateurs.
Soutien aux entreprises
Par ailleurs, Olivia Nloga explique que la mission de Facebook prend davantage de sens dans cette crise qui affecte les entreprises. Beaucoup ont dû fermer boutique physiquement et ont besoin d’être accompagnées.
« Nous avons mis en place un centre de ressources et de conseils pour permettre aux entreprises de rester connectées avec les consommateurs et leurs clients, et garder une activité grâce aux outils numériques », conclut-elle.
Anselme AKEKO