Fanny Muamba ambassadrice et co-fondatrice de Women in Tech® RDC
L’émergence des sciences, de la technologie, des arts, de l’ingénierie et des mathématiques (STEAM) est incontestablement cruciale pour le développement contemporain. Toutefois, dans de nombreuses régions du monde, y compris en République Démocratique du Congo (RDC), les femmes restent largement sous-représentées dans ces domaines essentiels. Pour remédier à cette lacune et encourager une plus grande participation des femmes dans le secteur technologique, un chapitre congolais de l’association internationale Women in Tech a récemment été établi, visant ainsi à catalyser le changement.
Dans cette interview exclusive, nous avons eu le privilège de converser avec Madame Fanny Muamba, ambassadrice et co-fondatrice de Women in Tech® RDC. Au cours de cet échange, nous avons exploré avec elle les motivations ayant conduit à la création de cette organisation, ses objectifs spécifiques, ses méthodes de mesure de l’impact et ses perspectives d’avenir en République Démocratique du Congo.
Cio-mag: Quelles ont été les principales motivations derrière le lancement de Women In Tech en RDC ?
Fanny Muamba: Women in Tech® RDC est une organisation internationale fondée à Paris par Mme Ayumi Moore Aoki, avec pour objectif d’impacter positivement 5 millions de femmes d’ici 2030. Face aux défis actuels rencontrés en RDC, notamment dans l’émergence des STEAM et l’intégration des femmes sur le marché du travail, il était tout à fait justifié d’établir le Chapitre RDC de cette importante initiative professionnelle.
Quels objectifs spécifiques que Women In tech RDC s’est-elle fixé pour favoriser la promotion, l’inclusion et l’avancement des femmes dans le secteur technologique au pays ?
Nos objectifs sont clairs et simples : fournir à chaque groupe ciblé les ressources adéquates – formations, connaissances, réseautage – afin de promouvoir l’orientation, une meilleure appréhension des STEAM, une intégration facilitée et enfin, susciter des vocations dans ces domaines. Women In Tech RDC aspire donc à promouvoir la reconnaissance et la mise en avant des talents féminins congolais dans les STEAM. Nous visons à accompagner les femmes à chaque étape de leur vie, de l’enfance à l’âge adulte, qu’elles soient encore élèves, étudiantes à l’université, entrepreneures ou employées.
Nous proposons des programmes de mentorat et de formation à l’échelle internationale
Comment comptez-vous mesurer l’impact et l’efficacité de l’organisation dans la réalisation de ses objectifs d’encouragement des femmes dans le domaine de la technologie ?
Nous avons définis des indicateurs de performance clés (KPI) centrés sur le nombre de personnes touchées par nos initiatives, qu’il s’agisse du nombre d’étudiantes bénéficiant de nos dons de matériel ou du nombre de femmes bénéficiant de mentorat et de formation à travers le pays. Nous proposons des programmes de mentorat et de formation à l’échelle internationale, régionale (en Afrique) et spécifiques à la RDC, adaptés aux besoins individuels des bénéficiaires. Cette approche représente un aspect crucial qui favorisera un impact durable, constituant ainsi un investissement à long terme dans notre vivier de talents en devenir.
Quelles sont vos perspectives d’avenir de Women In Tech RDC?
Women in Tech® RDC est en train de développer sa présence en capitalisant sur l’écosystème local et les partenariats. À moyen terme, l’un de nos objectifs est d’identifier des talents afin de soumettre des candidatures pour les Women in Tech® Awards régionaux et internationaux dès 2024. Nous aspirons à promouvoir de manière positive la reconnaissance et la visibilité des talents féminins congolais.
Par la suite, notre stratégie prévoit de nous étendre dans les provinces, en nous appuyant toujours sur l’écosystème local. Nous ne cherchons pas à réinventer la roue, mais plutôt à capitaliser sur ce qui fonctionne déjà, en apportant notre expertise et notre portée internationale pour favoriser un développement de niveau supérieur. Je suis chanceuse d’être entourée par une équipe aux compétences diverses dans pratiquement tous les domaines des STEAM, ce qui nous offre une perspective à 360 degrés.
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Quelles sont les conditions pour intégrer le mouvement Women In Tech RDC ?
La seule exigence est d’en avoir la volonté. Nous accueillons tout le monde à bras ouverts. Il s’agit d’un mouvement professionnel résolument inclusif et basé sur le volontariat. Il vous suffit de vous inscrire sur notre plateforme WIT hub à l’adresse https://wit-h.com et de rejoindre le groupe dédié à la République Démocratique du Congo. Cette plateforme offre non seulement des discussions entre membres, mais aussi l’accès à nos programmes et à des annonces d’offres d’emploi. D’autres fonctionnalités seront bientôt disponibles. Vous pouvez également nous suivre sur les réseaux sociaux, notamment LinkedIn et Facebook.
Notre organisation aspire à être un catalyseur
Comment Women In Tech RDC collabore-t-elle avec d’autres acteurs du secteur pour promouvoir l’égalité des sexes et l’inclusion dans la technologie ?
Notre organisation collabore avec la Présidence française ainsi qu’avec des organismes internationaux comme UN Women. Nous œuvrons actuellement en RDC pour reproduire ces soutiens au niveau local. De plus, nous sommes en liaison avec des associations étudiantes et professionnelles afin de conjuguer nos efforts pour plaider en faveur d’une évidence : la place des femmes qualifiées, non seulement dans les STEAM, mais également dans des postes à responsabilité, sans que cela ne soit plus un combat.
En quoi Women In Tech RDC se distingue-t-elle des autres initiatives similaires et quelles sont ses valeurs fondamentales qui guident ses actions et sa vision pour l’avenir ?
Notre organisation aspire à être un catalyseur, un centre d’excellence et un réservoir de talents. Nous visons à offrir aux femmes congolaises évoluant dans les STEAM un point d’ancrage et de convergence. À cela s’ajoute une visibilité tant régionale qu’internationale. Nous nous engageons dans une démarche de pérennité. En outre, nous bénéficions d’un soutien de haut niveau tant au niveau local que régional, ce qui nous permettra d’ouvrir de nouvelles perspectives d’évolution pour nos femmes « techies » congolaises.
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