Franck Kié, président-fondateur de Ciberobs, a indiqué que l’impact réel de la cybercriminalité est largement sous-estimé en Afrique… d’où l’objectif, entre autres, de réunir au sein du Cyber Africa Forum (CAF), différents acteurs de l’écosystème de la cybersécurité pour pousser la réflexion sur le sujet.
(Cio Mag) – Pour le patron de Ciberobs, les entreprises et les particuliers victimes de cyberattaques ne se sentent « pas toujours à l’aise pour aller vers les autorités pour demander une assistance, alors que c’est ce qui doit se faire ».
« Ça fait que le réel impact du phénomène est quand même largement sous-estimé. A travers les initiatives comme le Cyber Africa Forum, l’objectif est de pouvoir mettre autour de la table les différentes parties prenantes qui sont concernées par cette problématique, pour pousser justement la réflexion », a déclaré Franck Kié. Il s’exprimait au cours d’un point de presse organisé le mercredi 4 mai dans les locaux du cabinet Deloitte à Abidjan, en prélude à la deuxième édition du Cyber Africa Forum qui se tiendra du 9 au 10 mai sur les bords de la lagune Ebrié.
Coût de l’ignorance
Au sujet de la cybercriminalité, le responsable marketing B2B chez Orange Côte d’Ivoire a confirmé ce coût de l’ignorance, qui ne permet pas une estimation réelle de l’impact de ce phénomène, particulièrement sur le continent africain. « En 2021, il y avait dans le monde entier plus de 400 millions de cyberattaques à la minute, a déclaré Bossia Anicet. L’Afrique était finalement le terrain de jeu de beaucoup de gens dans beaucoup de pays parce qu’on était assez vulnérables. »
Engagée dans une démarche d’innovation, la Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE) a profité de cette rencontre avec les médias pour sensibiliser sur les dangers de la cybercriminalité. « Le haut niveau de risque est que quelqu’un usurpe votre identité et utilise vos données pour faire des achats et commettre des crimes, et c’est vous qui en êtes responsable parce que ces données vous appartiennent », a ainsi prévenu Diallo Karen, chef de service data & analytics à la CIE.
Souveraineté numérique
La souveraineté numérique a aussi été évoquée au cours de ces échanges. Pour Franck Kié, atteindre cet objectif tient à la capacité des Etats à pouvoir se doter des infrastructures, du cadre de gouvernance, et des ressources humaines nécessaires. A ces piliers, il ajoute le renforcement de la coopération entre Etats. « C’est justement (la raison) pour laquelle nous invitons plusieurs pays ici à Abidjan pour voir comment cette coopération peut être concrètement mise en œuvre. »
Sont attendus au Cyber Africa Forum 2022, entre 300 et 500 spécialistes de la cybersécurité et décideurs publics et privés.