L’innovation permet à l’Afrique de franchir des étapes dans son émergence. Et l’e-santé s’inscrit pleinement dans cette tendance. Au Sénégal, Freedocteur tente de s’imposer comme un soutien incontournable pour l’organisation des cabinets médicaux.
L’e-santé a le vent en poupe sur toute l’Afrique. Alors que les solutions se multiplient sur le continent, les entrepreneurs font face à un défi: celui de la rentabilité et de la scalibilité de leur modèle. Au Sénégal, les fondateurs de Freedocteur développent une stratégie en Afrique de l’ouest : celui de la compréhension mutuelle entre les médecins attachés à leur déontologie et les patients dont les exigences sont parfois multiples. «Un jour, j’étais avec un ami qui avait un problème pour prendre un rendez-vous médical. Depuis un mois, il avait des maux de tête réguliers. Il m’avait alors expliqué qu’il lui était compliqué de prendre un rendez-vous avec un praticien car ces derniers peinaient à gérer leurs agendas», se souvient-on au sein de l’équipe de direction de Freedocteur.
Un concept répandu sur le continent
Le concept de Freedocteur est simple. «Nous proposons un outil de gestion d’agenda pour les médecins. Parfois, les gens ont tendance à louper leurs rendez-vous. Cela représente un manque à gagner pour les médecins», analysent-ils. Grâce à cette plate-forme, Freedocteur optimise la gestion des cabinets médicaux. Mais la principale barrière à laquelle Freedocteur fait face concerne la représentation de la valeur économique des actes médicaux. «Les médecins obéissent à une certaine déontologie qui, lorsqu’elle est poussée à l’extrême, peuvent les conduire à ne pas s’intéresser à la question financière pourtant nécessaire pour la pérennité des activités », explique-t-on au sein de la startup basée au Sénégal et qui étend ses opérations sur toute l’Afrique de l’ouest.
10 millions de FCFA de CA, est-ce vraiment réaliste ?
Actuellement, la plate-forme enregistre quelques centaines d’inscriptions de profils à ce jour. Et une cinquantaine de médecins qui sont sollicités. «Cette tendance à la hausse est très positive. Elle a été particulièrement boostée pendant la période du COVID-19», se réjouit-on au sein de la startup qui ambitionne de vendre 200 packs d’abonnements d’ici la fin de l’année à 18 000 FCFA pour atteindre la barre des 10 millions de FCFA de chiffre d’affaires. «Notre business model est orienté vers les médecins qui souscrivent à nos services parfois sous la forme d’un abonnement car nous digitalisons aussi certains aspects de leur métier comme les ordonnances et les factures médicales. Nous leur offrons aussi la possibilité de faire des téléconsultations médicales». Autant dire que le marché de la startup s’annonce important dans un continent où l’e-santé est considérée comme un secteur d’avenir.
Casbi Rudy