Du 31 mai au 1er juin, en marge du Gitex Africa Morocco, Cio Mag a organisé la première édition de son hackathon Hack4Ngo. L’initiative s’inscrit dans la vision du média panafricain à contribuer à l’émergence d’un écosystème numérique de plus en plus fort et viable en Afrique. Mohamadou Diallo, Président Directeur Général de Cio Mag revient dans cet entretien sur la portée de son projet basé sur la philosophie du partage et de redevabilité au continent.
Propos recueillis par Souleyman Tobias
Cio mag : A la fin de cette 1ère édition du hackathon Hack4Ngo, quel sentiment vous anime en tant qu’organisateur de cet événement qui a révélé la créativité des jeunes en cybersécurité ?
Mohamadou Diallo : Nous avons vu des jeunes très ambitieux construire des solutions prometteuses en 24 heures. Ils n’ont donc pas eu beaucoup de recul pour pouvoir travailler sur la thématique proposée. Cependant, les résultats ont montré des solutions très avancées qui, avec un peu d’accompagnement, deviendront de vraies solutions pour des ONG. Et ces solutions pourront être implémentées au-delà du Maroc, pour les ONG de façon globale.
Trois équipes ont été primées à la fin du Hack4Ngo. Quelle suite pour ce projet ?
Nous avons des partenaires comme Deloitte qui propose d’accompagner le premier. Didier Simba, Président du CESIA et tous les autres partenaires qui ont proposé d’accompagner les lauréats et participants à ce hackathon à travers des formations. L’idée c’est de capitaliser là-dessus et de vraiment produire les applications. Une fois produites, nous passerons à la phase de test avec SOS Village d’Enfants du Maroc. Si ce test est concluant, suivra le volet de communication autour de ces innovations afin de partager l’information au plus grand nombre d’ONG africaines pour montrer ces solutions africaines produites par des africains.
A quoi répondait ce hackathon éthique pour Cio Mag qui, on le sait, est un témoin privilégié de la transformation digitale en Afrique ?
L’initiative rentre dans le cadre d’une démarche sociétale pour Cio Mag. Lorsque nous regardons notre parcours qui, aujourd’hui, fait de nous un média de référence en Afrique, nous pensons qu’il était temps de donner plus en retour à l’écosystème numérique. Nous avons déjà lancé beaucoup d’initiatives, certes.
Mais il nous faut désormais agir plus pour apporter des réponses à des problématiques qui sont mondiales à partir de l’Afrique, pour construire des solutions qui y répondent.
Cela participe à donner de la confiance aux étudiants qui ont participé à ce challenge.
Deuxièmement, ce hackathon éthique était organisé pour donner des solutions concrètes aux associations qui n’ont pas forcément les moyens. Au niveau mondial, et pas qu’africain, ces ONG ont des solutions dépassées et qui ne répondent pas forcément aux défis de sécurité de leurs systèmes d’information. Il était alors de notre rôle de participer à ce challenge-là, d’organiser l’écosystème et d’apporter une réponse africaine à ce défi. En termes de perspectives, l’idée c’est d’amplifier l’initiative, de l’institutionnaliser. Nous ambitionnons de l’organiser tous les ans, avec nos partenaires que ce soit l’Université Mohamed VI Polytechnique, la CNDP et les autres qui sont d’ailleurs partants pour qu’on organise un dîner caritatif qui permettrait de lever des fonds. Et, ces fonds iront dans le financement de développement des systèmes d’information qu’on pourra mettre et dédier aux partenaires qui sont intéressés.
Vos partenaires ont alors une part importante à tenir dans la réalisation de cette nouvelle vision !
Que ce soit SOS Village d’Enfants, que ce soit le HCR, ils font un travail formidable. Et donc, ce que je dis à chaque fois c’est que l’Afrique a toujours répondu en donnant un sourire quand elle reçoit ; mais à travers ce hackathon, c’est de montrer également qu’au-delà du sourire, on peut également apporter plus que le sourire. Les technologies de l’information et la communication sont à la portée de tout le monde ; il suffit d’avoir de la volonté, avoir de la formation pour créer des solutions innovantes que le continent peut, à son tour, donner au monde. Les jeunes l’ont démontré lors de cette 1ère édition du Hack4Ngo. Il est maintenant de notre devoir d’organiser tout cela et d’apporter une solution africaine aux défis de la cybersécurité et bien au-delà ; et surtout de ne pas attendre que les solutions viennent d’ailleurs. C’est ensemble que nous parviendrons à relever ce défi. Nous en sommes confiants et remercions l’ensemble de nos partenaires qui y croient aussi. La CNDP, L’UM6P, Huawei, Atos, Deloitte, le CESIA et tous les experts qui ont travaillé à la réussite de ce 1er rendez-vous. Avec eux, nous sommes convaincus que nous avons les réponses qu’il faut pour changer la donne.