Le développement de l’Intelligence économique ou encore le renforcement de la cybersécurité sont autant de sujets qui agitent les esprits des ministères des finances partout sur le continent. Mais qu’en est-il de la formation dans ces secteurs ? Guy Gweth, fondateur de Knowdys Consulting Group, nous dévoile ses ambitions en la matière.
Par Rudy Casbi
(CIO Mag) – Dans son ouvrage « 70 chroniques de guerres économiques », Guy Gweth mettait l’accent sur les enjeux liés à la formation dans le secteur de l’Intelligence économique. «L’Intelligence économique permet à une génération de dessiner les contours économiques de la puissance de leurs Etats. Elle nous permet de nous défendre mais aussi d’attaquer », disait-il en se référant à un champ lexical poche du domaine sportif. Comme il le préconisait, Guy Gweth n’a pas tardé à mettre en pratique ces enseignements. Alors qu’il vient juste de labelliser son MBA «Intelligence économique et marché africain » au sein de l’Ecole Supérieur de Gestion à Paris et auprès de l’Université centrale de Tunis, il vient de mettre sur pied une trentaine de formations courtes supplémentaires visant à renforcer les capacités de ses étudiants en business.
Le Centre Africain de Veille et d’Intelligence Economique, centrifugeuse de l’intelligence économique
Cet économiste émérite camerounais ne s’arrête pas en si bon chemin. «Avec mes équipes, nous avons lancé le 3 août dernier, la journée africaine de l’intelligence économique. Celle-ci a lieu chaque année », annonce-t-il. Pour y parvenir, le Centre Africain de Veille et d’Intelligence Economique installé au Cameroun s’appuie sur un réseau d’experts à travers le continent. «Plusieurs tables rondes et séminaires seront organisés. Il y a eu une prise de conscience dans les grands groupes panafricains » estime-t-il. Loin des discours convenus de notre époque, Guy Gweth souhaite s’attaquer à la formation des jeunes dans les universités, lycées voire dès l’école primaire.
L’intelligence économique balbutie
Si les grandes sociétés africaines portent un attrait pour le développement de l’intelligence économique, les écarts sont réels entre les pays. « Au Rwanda, c’est une véritable politique publique qui a été mise en place » déclare Guy Gweth alors que dans le reste du continent « cela se comporte comme un bébé qui essaie de marcher. Et quand on y ajoute de la rapidité, on y ajoute de la valeur ajoutée ». Mais pour Guy Gweth, les investisseurs étrangers doivent comprendre la méthodologie qu’on retrouve très souvent sur le continent. «Le continent est difficile car il y a très peu d’informations disponibles car elles sont basées exclusivement sur des sources humaines ».