Créé en 2014, Haussmann Group est une entreprise d’aménagement d’intérieur d’espaces professionnels en Afrique. Elle offre des services clés en main pour ses clients. Depuis la définition de leurs besoins jusqu’à la réalisation de l’aménagement, en passant par la recherche de locaux et la conception de l’architecture d’intérieur. Avant de fonder Haussmann, Grégoire Schwebig a passé 6 ans en banque d’affaires, notamment chez Fanisi Capital, point de départ de son expatriation au Kenya, avant de faire ses premiers pas dans le secteur de l’immobilier africain en devenant directeur financier chez Superior Homes. En 3 ans, Haussmann est devenu l’un des leaders dans l’aménagement d’intérieur en Afrique et le numéro un en Afrique de l’Est, avec des taux de croissance annuels à 3 chiffres (200% entre 2017 et 2018). Ses équipes sont aujourd’hui présentes au Kenya, Uganda, Zambie, Tanzanie, Rwanda et Afrique du Sud mais sa stratégie d’expansion va l’amener dans les prochains mois à ouvrir des bureaux en Afrique de l’Ouest. L’entreprise est composée à 80% de personnel africain, principalement Sud-africains.
Quels sont les besoins des grands groupes en matière de locaux aujourd’hui en Afrique ?
Notre portefeuille de clients montre bien la tendance actuelle : un positionnement panafricain est incontournable pour les grands groupes. Nous accompagnons de grandes multinationales occidentales telles que l’Oréal, UBER, Bolloré, Nokia, BASF ou encore Mitsubishi, mais aussi des groupes africains comme Liquid Telecom ou Andela. Il y a donc un besoin important de locaux un peu partout en Afrique, en particulier autour des « hubs » régionaux que sont Nairobi, Lagos et Johannesburg.
Leur premier besoin est un besoin de d’espace. Les grands groupes ouvrent de plus en plus de filiales ou de branches en Afrique, avec des équipes de plus en plus nombreuses. Avec un taux de croissance estimé à plus de 4% par an sur l’ensemble du continent, une urbanisation massive, une moyenne d’âge de 18 ans, l’Afrique est un incontournable pour les années à venir. Cela se répercute dans notre carnet de commande, qui compte de plus en plus de multinationales dans de nombreux pays.
Ces groupes prennent aussi conscience du besoin de monter en gamme au niveau du design et de la qualité des locaux. La tendance globale est de mettre le bien-être de l’employé au centre des préoccupations d’aménagement ; cette idée a mis un peu de temps à faire son chemin jusqu’ici mais elle arrive doucement. Des entreprises qui autrefois se seraient contentées de bureaux “bas de gamme”, nous sollicitent pour offrir à leurs employés le meilleur cadre de travail possible.
Au-delà de l’aspect de Design et de construction que nous effectuons, nos clients cherchent un partenaire avec un savoir-faire et qui puisse les accompagner sur tout le continent. Le coût de recherche d’une entreprise de design et le temps passé à finaliser les contrats, plans, etc. est plus important ici qu’ailleurs. Savoir que nous pouvons nous déployer dans n’importe quel pays en un temps record, en maintenant une qualité opérationnelle de haut niveau et que nous comprenons fondamentalement leur besoin, a une immense valeur pour nos clients.
Comment la transformation digitale influence les demandes des entreprises ?
La transformation digitale affecte surtout notre relation client. Les nouvelles technologies nous permettent de traiter avec nos clients à distance et de leur fournir des services à travers l’Afrique avec un risque limité. Nos designers peuvent travailler sur des projets en Afrique de l’Ouest depuis Johannesburg et suivre l’évolution des travaux en temps réel. Nous utilisons aujourd’hui une technologie de mapping 3D associée à la Réalité virtuelle qui permet au client de visualiser ses futurs bureaux comme s’il y marchait.
Que représente le marché de l’immobilier commercial en Afrique et quelles opportunités offrent l’Afrique en la matière ?
La croissance du marché d’immobilier commercial en Afrique est de 20% par an, les opportunités sont donc bien présentes. Les villes d’Afrique sub-saharienne figurent parmi les plus dynamiques du monde, les populations de villes comme Dar Es Salaam ou Abuja croissent par exemple de 5.5% par an. D’autres comme Nairobi, Kampala ou Abidjan dépassent les 4% par an.
Le marché de l’aménagement intérieur de bureaux en Afrique représentait en 2017 750 millions de dollars. Il sera de 1200 millions en 2020 et 2000 millions en 2025, soit une augmentation de presque 300% sur 7 ans.
De plus, une classe moyenne est en train d’émerger rapidement : elle est estimée à plus de 450 millions de personnes aujourd’hui. Beaucoup d’investisseurs et de groupes étrangers sont attirés par l’incroyable marché que cela représente. Nous sommes convaincus qu’il faut se déployer dès maintenant sur le reste du continent et affirmer notre statut d’acteur incontournable dans le domaine de l’aménagement d’intérieurs professionnels en Afrique. C’est pour cela que nous avons ouvert des bureaux à Abidjan, Lagos, Johannesburg après Kampala, Lusaka et Nairobi.
Vous êtes aussi Président de la chambre de commerce franco-kenyane. Quelle est la situation des entrepreneurs français au Kenya et plus largement en Afrique anglophone ?
La communauté française au Kenya est en forte croissance, le nombre d’entreprises présentes dans le pays a été multiplié par quatre en quelques années, on en compte aujourd’hui une grosse centaine, dont beaucoup de jeunes entrepreneurs. Il y a un véritable engouement pour l’Afrique de l’Est, loin des chemins traditionnels de la Françafrique. Beaucoup d’entre eux ont besoin de structures pour les accompagner et les aider à se développer. La situation est très favorable, à l’exception d’un cadre légal qui peut manquer de constance. Les pays environnants connaissent une croissance incroyable (parmi les plus forts taux de croissance du monde): 4.6% en Ouganda, 6% au Rwanda, 7,6% en Ethiopie, 7% en Tanzanie, etc. L’environnement est donc extrêmement favorable aux entrepreneurs de partout dans le monde.