(CIO-Mag) – La première conférence d’Afrique francophone sur les données ouvertes s’est tenue du 1er au 3 juin 2017 à Ouagadougou au Burkina Faso. Le ton a été donné aux assises par la ministre burkinabé du Développement de l’Economie numérique et des Postes, Hadja Fatimata OUATTARA. A ces côtés, la Coordinatrice du Système des Nations Unies au Burkina et le ministre de la Fonction publique en charge de l’Intégration du Burkina au Partenariat du gouvernement Ouvert.
La Conférence d’Afrique francophone sur les données ouvertes a deux buts clés. D’abord, créer un réseau d’acteurs, identifier des priorités clés pour renforcer l’ouverture des données et, permettre à l’Afrique francophone de rattraper le décalage avec le monde anglophone. Si le Burkina Faso abrite cet événement, c’est parce que le pays de Roch Marc Christian Kaboré a montré ces dernières années une volonté réelle pour faire de l’ouverture des données, le socle de toutes ses stratégies de développement. Ce qui, pour la communauté des acteurs de l’ouverture des données, constitue un exemple, un cas d’école et un point de départ réel pour impulser cette même dynamique en Afrique francophone.
C’est pourquoi, la ministre Hadja Fatimata OUATTARA du développement de l’économie numérique et des Postes a estimé que cette « conférence se tient dans un contexte de démocratisation des Etats, avec toutes ces exigences (accès à l’information, transparence de la gestion de la chose publique, de lutte contre la corruption). Les données ouvertes sont une réponse à toutes ces exigences, en ce sens que l’ouverture des données des institutions permet le partage, la transparence, le renforcement de l’Etat de droit… » Le Burkina Faso s’est engagé dans le l’ouverture des données depuis 2013 et a adhéré au partenariat du gouvernement ouvert en 2016 à Paris.
Le pays, dès lors a su enregistrer des actions concrètes comme « l’open élection » pour révolutionner la diffusion des résultats des élections de 2015 pour des élections transparentes et acceptées par tous ; gage de paix sociale. « Tout cela a été possible parce que les données étaient disponibles et dans un format utilisable », a relevé la ministre OUATTARA. Car, pour elle, « sans données, il n’y a pas de développement maîtrisée. Parce que les données facilitent la prise des décisions, de faire des orientations stratégiques, de faire de l’analyse prospectives », soutient la ministre. C’est d’ailleurs pourquoi cette conférence porte sur le thème « apport des données ouvertes pour l’atteinte des objectifs du développement durable ».
Et pour soutenir cette thèse, la Coordinatrice du Système des Nations-Unies au Burkina, Mme Metsi MAKHETHA, s’est félicitée de « l’engagement du gouvernement burkinabé de promouvoir la transparence, la redevabilité et de nouveaux partenariats avec toutes les couches de la société ; de même qu’avec les acteurs de développement ». L’édition 2017 du rapport mondial de l’opendata barometer a d’ailleurs reconnu cet engagement du Burkina.
A cette conférence, le Burkina et la Côte d’Ivoire sont en tête pour partager leurs expériences et ‘’succes stories’’ avec le reste de l’Afrique francophone. Et, cette dynamique compte sur un réseau de leaders.
La pré-conférence pour un réseau de leaders francophone de l’ouverture des données
Jeudi, toute la journée, des leaders identifiés venus de plusieurs pays d’Afrique mais aussi d’Europe et du Canada ont travaillé à l’élaboration d’un plan d’action stratégique et à la création d’un réseau de leaders pour révolutionner l’ouverture des données en Afrique francophone. Les bonnes pratiques et des retours d’expériences ont été partagés durant cette matinée dense en activités. Plusieurs sessions de travail ont permis d’évaluer l’état des données ouvertes en fonction de plusieurs dimensions. Pour chaque dimension, la capacité d’action des participants en fonction de leurs positions, réseaux, a été évaluée.
Ces leaders ont aussi identifié et sélectionné à chaque session, un secteur ou une thématique prioritaire pour leurs pays ou pour les pays d’Afrique francophone en général, tout en identifiant et en décrivant les données essentielles
Enfin, en se basant sur les échanges de cette première journée, le réseau des leaders a identifié les forces, défis, opportunités pour les pays d’Afrique francophone en termes de données ouvertes et défini de façon précise les actions prioritaires à mettre en œuvre.
C’est pourquoi ces leaders présents à cette journée ont été invités à s’engager, à mener une ou plusieurs actions prioritaires dans leurs pays et à collaborer avec les leaders des autres pays pour leur mise en œuvre. L’impact, une fois les données réellement ouvertes est multidimensionnelle. Le développement, la gouvernance participative, la création de solutions concrètes aux besoins sociaux ; sans oubli des avancées technologiques dans les télécoms, dans le secteur du numérique, du digitale et d’Internet pour ne citer que ces domaines.
Et ce mouvement est soutenu par plusieurs partenaires engagés dans l’ouverture des données comme la Banque mondiale, le CODAN, le Centre de recherches pour le développement International (CRDI), CFI Médias qui ont une nouvelle fois émis le vœu de renforcer les capacités des acteurs francophones de l’ouverture des données.
Souleyman Tobias,
Depuis Ouagadougou au Burkina Faso