(CIO Mag) – Dans une récente publication, la Commission Économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) expose les impacts du numérique sur le recensement des pays africains. Elle considère pour une réalisation effective, une procédure qui “semble simple”.
L’organisme onusien rapporte que la moitié des pays africains envisagent de passer au digital pour recenser les populations. Pour y parvenir en 2020, la technologie joue un rôle majeur. Mais a travers quel procédé ? “Il faut simplement remplacer la compilation des informations recueillies grâce au questionnaire du recensement sur papier par un format électronique – comme une tablette”, indique Garnett Compton, l’auteur de la note et Conseiller stratégique d’ONS (Royaume-Uni) auprès du Centre africain pour la statistique de la CEA.
Selon lui, de nombreux avantages du numérique s’appliquent à ce contexte. Notamment, “une amélioration significative de la qualité des données et la réduction des erreurs d’interview courantes lors de la collecte d’informations”.
“Les intervieweurs peuvent avoir une écriture de mauvaise qualité, ce qui rend difficile la saisie exacte d’informations à partir d’un questionnaire sur papier, ce qui réduit la qualité des données et crée plus de travail pour corriger les informations”, explique-t-il.
Par ailleurs, selon Garnett, “l’utilisation d’une approche de collecte de données numériques accélère le temps nécessaire pour nettoyer, valider et totaliser les données avant de rendre les résultats largement disponibles. Des résultats plus rapides ont des effets bénéfiques plus rapides sur les données recueillies lors du recensement”. Il considère par la même occasion l’accès quotidien aux données comme l’un des plus grands avantages.
D’après lui, “comme toutes les données sont collectées et transférées électroniquement vers un centre de données sécurisé chaque jour, il est possible de se faire une idée rapide et détaillée de l’opération de collecte de données”. Cependant, il note qu’il est loin d’être simple d’employer la technologie. Car son introduction entraîne de nombreux nouveaux défis.
“Certains des plus grands défis ne sont pas si évidents, dit-il. Par exemple, en Éthiopie, il y aura environ 180 000 enquêteurs pour mener le recensement, chacun aura besoin d’une tablette – c’est un nombre de tablettes considérable. Et chaque enquêteur aura besoin d’un logiciel unique pour accomplir sa tâche compte tenu de la localité à sa charge, à savoir une carte de la localité. C’est donc un défi logistique d’armer chaque enquêteur avec la bonne tablette. Ne parlons pas de la déballer, de la charger, d’y installer un logiciel unique, de la remballer dans son étui et de la placer dans le bon carton pour la livrer au bon endroit”.
Aurore Bonny