« Le RFMEN fonctionnera avec agilité et rationalité, tout en ayant l’impact voulu »

La deuxième réunion du Réseau francophone des Ministres en charge de l’économie numérique (RFMEN) s’est tenue les 02 et 03 septembre à Cotonou, en préparation au 18ème Sommet de la Francophonie. Lors de cette rencontre, les ministres ont évoqué le fonctionnement du réseau, la nouvelle stratégie de la Francophonie numérique, et abordé les sujets prioritaires qui seront débattus au Sommet de la Francophonie qui aura lieu les 20 et 21 novembre à Djerba (Tunisie).

Pour Cio Mag, la Présidente en exercice du Réseau francophone des Ministres en charge de l’économie numérique, Aurelie Adam Soulé Zoumarou, a livré ses impressions au terme de la réunion ministérielle de Cotonou. Un pari gagné pour le Bénin.

Cio Mag : La deuxième réunion du Réseau francophone des Ministres en charge de l’économie numérique vient de prendre fin. Quelles sont les résolutions issues de ces assises ?

Aurelie Adam Soulé Zoumarou : Le Bénin a eu l’honneur d’abriter la deuxième réunion du réseau, dont nous assurons la présidence et abritons le bureau permanent. Nous avons connu, depuis le lancement du réseau, certains bouleversements liés notamment à la crise sanitaire que traverse le monde. Mais la vision du président Patrice Talon et de la Secrétaire générale de la Francophonie a toujours été de s’adapter à ces nouvelles réalités. Nous nous sommes penchés sur un mode de fonctionnement innovant et agile pour le réseau, afin qu’il puisse répondre aux attentes, aux contraintes et aux évolutions actuelles.

Nous avons désormais un réseau léger, rationnel en termes de ressources et économe. En résumé, notre réseau va pouvoir opérationnaliser le bureau permanent à Cotonou avec cette structure. L’instance ministérielle du réseau ne se réunira que si nécessaire, et elle pourra le faire en ligne. Le réseau fonctionnera avec agilité et rationalité tout en ayant l’impact voulu.

Nous avons également planché sur la stratégie de la Francophonie numérique. Cet outil très avant-gardiste, élaboré en 2012, est arrivé à expiration en 2020. L’OIF a alors sollicité les membres du RFMEN pour l’aider à actualiser le document. Ainsi, il nous a été présenté le projet de stratégie que nous avons examiné, et avons formulé des recommandations.

Lors de notre réunion, les ministres ont également évoqué le prochain Sommet des chefs d’Etats dont le thème central est : « Connectivité dans la diversité : le numérique vecteur de développement et de solidarité ». Au cours du Sommet de Djerba, les échanges porteront sur la connectivité, du point de vue technologique et humain. Il est normal que le RFMEN se propose d’examiner de quelles façons contribuer à la préparation de ce Sommet. Et nous avons soumis nos suggestions, qui certainement seront utilisées dans le cadre de la préparation dudit Sommet.

Pour que le fonctionnement du RFMEN soit optimal, et surtout son Secrétariat permanent, quel sera le modèle de financement ?

Nous voulons aller vers un mode de fonctionnement simple, qui requiert le moins de ressources financières possible. Cela ne veut pas dire que le réseau présentera des difficultés de fonctionnement. Nous aurons nos partenaires que sont les Etats. Le réseau saura créer cet intérêt autour d’un certain nombre de sujets pour lesquels les Etats, les partenaires et l’OIF trouveront de la pertinence à pouvoir contribuer si cela nécessitait des ressources financières. C’est par le biais de la pertinence de nos sujets, la rationalisation de nos besoins que nous pourrons mobiliser les ressources dont nous avons réellement besoin pour pouvoir faire fonctionner le réseau.

Dans le cadre de l’opérationnalisation du RFMEN, quelles vont être ses relations avec l’OIF et Smart Africa ?

Nous aurons donc de très fortes relations de collaboration et de synergie avec l’OIF. Celle-ci va solliciter le réseau francophone pour prendre des contributions, demander des opinions, des analyses, savoir comment servir au mieux les Etats et gouvernements membres de la Francophonie. Par ailleurs, des questions allant au-delà de cette stratégie numérique peuvent également faire l’objet de requête vis-à-vis du réseau et il se rendra disponible pour y répondre.

Pour ce qui est des liens ou des relations avec d’autres partenaires de la Francophonie comme Smart Africa, notre réseau va aussi se fondre dans ce partenariat, car nous avons intérêt à ce que tous les partenaires se mettent ensemble, pour que dans l’espace francophone, le numérique soit quelque chose d’utilisé, compris, appris et maîtrisé. Rien ne se fait aujourd’hui sans le numérique. Nous devons donc, dans notre espace francophone, être à la hauteur des attentes liées à nos Etats et à nos populations par rapport au numérique.

Depuis 2018, le Bénin assure la présidence du réseau. Comment se fera la passation de la gouvernance du RFMEN ?

Au lancement de notre réseau, il a été décidé que la présidence serait tournante. A Erevan, j’ai eu l’honneur de me voir confier cette présidence. Mais il est certain qu’au cours du 18ème Sommet de la Francophonie, la question de la rotation va se poser.

Propos recueillis par : Michaël Tchokpodo, Bénin

Michaël Tchokpodo

Michaël Tchokpodo est journaliste communiquant, grand observateur des mutations relatives aux technologies numériques et au développement durable. Correspondant au Bénin pour CIO Mag.

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