(CIO MAG) – Yaoundé a fermé les portes de la première conférence sous-régionale sur le développement de l’économie numérique. Les participants et acteurs sont tous partis avec des conclusions positives. Il faut dire que ce salon a tracé la voie à suivre en explorant pendant trois jours de réflexions intenses autour du thème : « Économie numérique Afrique centrale : état des lieux et défis dans un monde globalisé ».
Cette première série des conférences africaines sous l’égide de l’Union internationale des télécommunications (l’UIT) a permis aux nombreux participants d’obtenir des réponses concrètes aux entraves qui minent les avancées technologiques dans son espace, notamment en ce qui concerne Internet, le roaming et même les fréquences.
Au total, 37 recommandations auront été formulées dans ce qui a été appelé « L’engagement de Yaoundé ». Ainsi donc, l’Afrique centrale a décidé de la création d’une infrastructure d’interconnexion sous-régionale de qualité, la mise en place d’une plateforme africaine numérique de service ainsi que l’adoption des politiques et des stratégies appropriées basées sur les expériences des autres pays.
Les États devront, dans un premier temps, mettre en place une stratégie nationale en matière d’inclusion financière. La sensibilisation des banques centrales africaines et des gouvernements sur les avantages de cette technologie, la sensibilisation des populations et le renforcement de leurs capacités ainsi que l’exploitation du secteur informel véritable, gisement de levée pour les Startups, ont entre autres été vivement recommandés.
L’Afrique centrale a également prévu la mise en place des points d’échange Internet et leur mutualisation afin de créer un écosystème sous-régional tout en réduisant les coûts de trafic Internet entre les États membres.
C’est ce qui explique que dans son plan d’actions visant à rattraper le retard qu’elle enregistre en matière d’évolution numérique, la sous-région Afrique centrale a également prévu d’harmoniser le fonctionnement du roaming. A cet effet, il a été discuté de la création d’un observatoire au respect de la réglementation communautaire en matière de roaming.
De même, aura été élaboré un mémorandum of understanding régional destiné à réglementer les aspects techniques tarifaires et juridiques de cette technologie. S’agissant de la coordination des fréquences aux frontières, un groupe de travail a été mis en place pour veiller à la mise en œuvre des recommandations y relatives.
L’accord de Maroua sera également étendu sur toutes les autres fréquences susceptibles d’avoir une incidence préjudiciable. Les autres pays ont été invités à suivre l’exemple du Tchad et du Cameroun qui sont déjà liés par un accord de coordination.
Les choses iraient mieux en Afrique centrale si ces bonnes intentions étaient mises en pratique, afin de sortir cette partie du continent du retard réel en matière de développement de l’économie numérique.
Jean-Claude Noubissié, Cameroun