L’intelligence artificielle (IA) révolutionne les stratégies de cybersécurité, jouant un rôle central dans la détection et la prévention des menaces cybernétiques. En s’appuyant sur l’apprentissage automatique, elle optimise la gestion des incidents, renforce la protection des objets connectés et prévoit les attaques à venir. A travers cet article, nous explorons les contributions concrètes de l’IA dans la lutte contre les cybermenaces et son impact attendu sur la sécurisation des appareils connectés.
Dans un monde où les avancées technologiques progressent à un rythme effréné, les cybermenaces deviennent de plus en plus fréquentes et sophistiquées. Chaque jour, des attaques ciblées exploitent les failles des systèmes numériques, mettant en péril la sécurité des données et des infrastructures critiques. En 2023, l’Afrique a connu une hausse alarmante des cybermenaces, révélant la fragilité croissante des infrastructures numériques sur le continent.
Selon le rapport Security Navigator d’Orange Cyberdefense, les cyberattaques auraient entraîné des pertes équivalant à 10 % du PIB africain, tandis que les cas d’extorsion ont enregistré une augmentation de 70 % au cours de la même année.
L’IA, la prédiction et les cybermenaces
Avec l’expansion rapide de la connectivité, les prévisions indiquent que 2025 sera une année décisive, avec un marché IT estimé à 180 milliards de dollars et un dépassement des 700 milliards attendus d’ici 2050. Dans ce contexte, « la lutte contre les cybermenaces nécessite des réponses adaptées à ces défis majeurs », souligne d’emblée le Professeur Adeyemi Abel Ajibesin, chercheur principal chez Google Research (exploreCSR) et membre du département de Génie logiciel à l’Université américaine du Nigeria.
Il ajoute que « l’IA se révèle être un levier stratégique, réinventant les systèmes de défense numérique grâce à ses capacités avancées d’analyse et de prédiction ».
L’impact de l’IA s’étend également à la réponse automatisée aux incidents. Ces systèmes, capables de réagir en temps réel, réduisent les délais d’intervention de 70%, selon un rapport de la Banque mondiale.
« Cette rapidité est cruciale pour minimiser les impacts des cyberattaques sur les organisations. Par ailleurs, l’IA améliore continuellement les protocoles de sécurité grâce à des mises à jour automatisées des bases de données sur les menaces connues, garantissant une protection adaptée contre les nouvelles variantes d’attaques », explique le Professeur.
L’IA et les objets connectés
La sécurisation des objets connectés est un enjeu crucial dans le domaine numérique, en raison de la prolifération rapide de ces dispositifs et des risques associés. Avec plus de 75 milliards d’appareils connectés attendus au cours de cette année, selon les prévisions, le Professeur Abel Abejisan pense que « les défis en matière de protection des données et de cybersécurité deviennent de plus en plus pressants ».
Ce scientifique africain, très impliqué dans la promotion des Sciences, Technologies, Ingénierie et Mathématiques (STEM), explique que l’IA pourrait jouer un rôle majeur face aux menaces et vulnérabilités croissantes en cybersécurité.
Il précise que « l’intelligence artificielle propose des solutions efficaces, telles que l’authentification multifactorielle adaptative et des protocoles de sécurité dynamiques, capables de s’ajuster aux menaces en constante évolution ». Il indique que « ces systèmes surveillent en permanence les appareils afin de détecter et neutraliser les comportements anormaux, tout en garantissant une communication fluide entre eux ».
Un appel à la gouvernance éthique de l’IA
Cette année, des progrès technologiques tels que l’apprentissage profond (Deep Learning) et l’apprentissage par renforcement (Reinforcement Learning) devraient renforcer encore davantage ces capacités. « L’IA permet d’unifier les données de sécurité issues de sources variées, offrant ainsi une vue centralisée qui aide les équipes à réagir rapidement face aux menaces émergentes », précise IBM, la multinationale américaine spécialisée dans les technologies de l’information.
Selon M. Adeyemi, « ces avancées sont également cruciales pour faire face aux cyberattaques de plus en plus sophistiquées, en particulier les attaques qui ciblent directement les modèles d’IA ». Pour autant, ces avancées nécessitent « une gouvernance éthique rigoureuse pour garantir la transparence, protéger la vie privée des utilisateurs et maintenir la confiance » dans les systèmes pilotés par l’IA, conclut-il.
