Alors que les Africains de la diaspora ont tendance à plus investir dans leur pays d’origine, le programme MEET Africa vient leur donner les moyens d’entreprendre en Afrique. La phase 2 a été lancée ce mercredi 9 décembre, suivie de l’ouverture d’un appel à projets pour favoriser la concrétisation d’idées d’entreprises.
(CIO Mag) – Après la phase pilote du programme MEET Africa 1 mis en œuvre de juin 2016 à octobre 2018, Expertise France revient avec la phase 2 du projet pour cette fois-ci accompagner 1 000 entrepreneurs de la diaspora et financer 170 projets. Grâce au soutien financier de l’Union européenne (Ue), l’Agence française de développement (Afd), et en partenariat avecla GIZ et Anima Investment Network, ce volet du programme sera renforcé par l’accompagnement de capacités du financement et de l’amorçage des entreprises.
« Cette nouvelle phase d’un projet met au cœur des relations entre l’UE et l’Afrique, la relation humaine. Elle est beaucoup plus ambitieuse que la précédente », estime Jérémie Pellet, Directeur Général d’Expertise France. En Afrique, les petites et moyennes entreprises représentent 90 % des entreprises formelles et créent 60% des emplois formels qui assurent en moyenne 40% des Pib nationaux. Pendant ce temps, la France à elle-seule abrite 50% des diasporas africaines d’Europe dotés de diverses compétences pouvant être utiles à leurs différents pays d’origine.
Accompagnement et financement des projets
Financé par l’Ue à hauteur de 5 millions d’euros et par l’Afd à hauteur de 3,5 millions d’euros, pour une durée de 3 ans, MEET Africa 2 couvrira 6 pays d’Afrique du Nord et subsahariens : la Tunisie, le Maroc, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Mali et le Sénégal.
MEET Africa 2 ambitionne de renforcer les capacités des acteurs d’appui à l’entrepreneuriat, de les mettre en réseau et les financer ; ou encore d’assurer l’accompagnement technique de 140 entrepreneurs pour la création ou le développement de leur entreprise. « Pour l’Afd, l’entrepreneuriat est l’un des axes clés de nos modalités et de nos secteurs d’intervention en Afrique parce ce sont des emplois, de la créativité et des talents qui ne demandent qu’à être accompagnés. C’est aussi une recherche de talents, un appui à des écosystèmes et à des Etats qui veulent faire évoluer leur cadre législatif pour attirer et permettre le développement de projets entrepreneuriaux », assure Bertrand Walckenaer, Directeur général délégué de l’Afd.
Présidente du Conseil d’administration de Women in Africa Initiative, Aude de Thuin témoigne : « Uniquement cette année et malgré cette période de Covid-19, nous avons reçu 3 767 dossiers de femmes et nous avons une base de données de pas moins de 10 000 femmes entrepreneuses dans des secteurs assez structurants pour le continent : la santé, l’éducation, l’agriculture, l’environnement, les fintech, etc. Les femmes que nous suivons pour la plupart bénéficient de formation et nous les aidons à trouver des investisseurs. [Au profit de] ces femmes, nous pouvons être un passeur de connaissances entre les réseaux que nous avons en Afrique et les réseaux que nous avons dans le reste du monde. »
Michaël Tchokpodo