(CIO Mag) – Le retard de l’Afrique en matière de progrès scientifiques et technologiques est énorme. Le directeur du nouveau Centre de recherche en intelligence artificielle que Google a implanté à Accra, au Ghana, ne s’en cache pas. Au contraire, Moustapha Cissé s’en alarme et considère qu’il faut “nous doter des outils qui font que nous puissions nous approprier notre futur et en faire un présent”. Invité du magazine “eTech” sur la nouvelle radio dakaroise, iRadio, ce Sénégalais parti de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (UGB) pour poursuivre sa formation en Occident, préconise fortement “l’acquisition du savoir scientifique en Afrique”.
Aux yeux de l’enseignant-chercheur en Machine Learning, la situation actuelle sur le continent dans le domaine scientifique est plus que préoccupante avec peu de représentativité des Africains sur la scène internationale. “En 2016, j’étais à une conférence en intelligence artificielle (…), où se retrouvent annuellement tous les experts. Il y avait environ 5.000 personnes (…). Et parmi toute cette foule (…), il y avait moins de dix Africains ou d’Américains noirs”, raconte le fondateur et directeur du Master en intelligence artificielle à l’Institut Africain des Mathématiques de Kigali.
“Il nous faut sauter des étapes. Il nous faut véritablement faire de la prospective, voir très loin ce qui va se passer dans les années à venir et anticiper ces transformations pour être au diapason de la révolution scientifique. Et nous avons tout ce qu’il faut pour le faire”, conclut Moustapha Cissé pour qui les révolutions ont beaucoup aidé à l’amélioration de la vie des habitants de la planète puisque “nous vivons plus longtemps aujourd’hui. Nous vivons en meilleure santé” avec des “conditions de vie, de loin, supérieures à ce qu’elles étaient”.
L’homme désigné récemment comme l’un des 30 jeunes les plus innovants en Afrique s’est également prononcé sur la mission du centre dont il a les commandes. A l’en croire, c’est la même “qui est assignée à tous les centres de recherche en intelligence artificielle de Google partout dans le monde”. En clair, il s’agira de “repousser les limites du possible en intelligence artificielle, faire de la recherche d’une qualité irréprochable et mettre les produits de cette recherche au service des populations pour améliorer les conditions de vie de notre humanité”.
Elimane, Dakar