OBL18 : Quels impacts de l’IA et de l’automatisation sur l’emploi et les compétences en Côte d’Ivoire ?

C’est sous le thème « l’intelligence artificielle et l’autonomisation : quels impacts sur l’emploi et les compétences en Côte d’Ivoire ? » que s’est tenue, le 25 septembre dernier, la 18e édition d’Orange Business Live, un rendez-vous incontournable pour les acteurs du numérique et du monde de l’entreprise en Afrique.

(Cio Mag) – Organisée en format phygital comme d’habitude, cette édition qui a réuni deux experts a permis de mettre en avant les enjeux liés à l’autonomisation des collaborateurs, à la formation continue, ainsi qu’à la responsabilité collective face aux défis posés par l’intelligence artificielle.

Une responsabilité partagée face à la révolution de l’IA

Prenant la parole en ouverture, Marie-France Fofana, directrice des ressources humaines d’Orange Côte d’Ivoire, a dressé un constat sur la transformation rapide du monde professionnel sous l’effet des technologies émergentes. « Il y a une grosse responsabilité de l’État, des structures de l’éducation. Aujourd’hui, on a un vrai souci d’adéquation entre les formations et les réalités des entreprises », a-t-elle affirmé.

Pour elle, cette mutation impose une responsabilité partagée entre les acteurs publics, les entreprises et les institutions académiques, afin d’assurer une meilleure adéquation entre formation et emploi. « Il faut prendre des initiatives, bousculer cet environnement. C’est pourquoi j’appelle nos jeunes à se former. Internet ce n’est pas que TikTok. C’est le monde des possibles », a-t-elle expliqué.

Abordant le rôle des organisations dans cette dynamique, Mme Fofana a insisté sur le fait que l’intelligence artificielle n’est plus une option, mais une transformation à anticiper avec agilité. Selon elle, « les entreprises doivent désormais adopter une posture proactive, en intégrant l’IA » au cœur de leurs métiers et de leurs processus internes.

L’acculturation à l’IA, un enjeu stratégique

Consciente des bouleversements profonds que provoque l’IA dans les entreprises, Orange Côte d’Ivoire s’est lancée dans transformation digitale, à travers des programmes internes axés sur la formation et la sensibilisation. « Chez Orange, on a mis en place un programme qui parle de l’acculturation de nos collaborateurs. L’IA, ça va tellement vite qu’on peut accuser du retard si on veut attendre que ce soit l’organisation à mettre cela en place. », a-t-elle insisté.

Elle a par ailleurs souligné que la montée en compétences sur l’IA exige un effort individuel et collectif, invitant chaque professionnel à se former en continu, comme on apprendrait une langue étrangère. « Trouver des personnes formées à l’IA n’est pas quelque chose de facile. En termes de compétences, il y a de l’investissement à faire, de la formation à faire. Il faut que les collaborateurs pensent à se former. Faire de l’IA, c’est une compétence personnelle à acquérir comme on apprend à parler l’anglais. »

Une opportunité de compétitivité et d’innovation

Dans la continuité de ces réflexions, Fitzgerald Bony, directeur adjoint des opérations B2B, a apporté un regard pragmatique sur l’IA, qu’il perçoit d’ailleurs comme un levier stratégique de compétitivité et de survie pour les entreprises. Il a tenu à rappeler que les obstacles à l’adoption de l’IA ne sont pas uniquement financiers, mais résident souvent dans les mentalités et la résistance au changement.

« À la différence d’autres révolutions technologiques, l’IA est beaucoup plus accessible. Les freins sont beaucoup dans le mental que financiers (…) En matière de technologie, il faut rester humble et se tenir au courant. On ne sait pas ce qui va se passer demain. Restons ouverts, prudents et intéressés de ce qui se passe. »

En guise d’illustration de l’engagement d’Orange Côte d’Ivoire dans ce domaine, il a rappelé les nombreuses initiatives déjà entreprises par l’entreprise, notamment dans la formation, la data et le développement de cas d’usage concrets, au service de la création de valeur.

« Orange CI a été premier dans l’IA. Depuis 2017, on a accompagné le master Big Data en partenariat avec l’Institut national polytechnique Félix Houphouët-Boigny. Nous avons une direction de la data au sein d’Orange CI. On a beaucoup investi dans le développement de cas d’usage qui sont des générateurs de valeur. Tout cela a été orchestré à travers un programme sur la Data et l’IA », a-t-il souligné.

Sondage en direct

Au cours de cette édition, des sondages interactifs diffusés en direct ont permis de recueillir la perception des participants sur les effets de l’intelligence artificielle. Les données obtenues ont montré que le secteur de la relation client arrive en tête des domaines les plus concernés, avec 44 %, suivi du marketing et de la communication 33 %, de l’informatique et de la gestion des données 15 % et la finance et la gestion 9 %.

Pour rappel, ce rendez-vous s’est achevé sur une séance interactive de questions-réponses, au terme de laquelle les experts ont tenu à rappeler que l’IA doit être envisagée non comme une menace, mais comme un levier de croissance et d’opportunités pour les entreprises et les talents du continent.

Lire aussi: OBL 17 : comment rester compétitif en proposant des solutions disruptives ?

Enock Bulonza

Journaliste spécialisé dans les TIC et la santé, passionné par les technologies émergentes, et correspondant de Cio-Mag pour la région des Grands Lacs africains.

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