Edito Cio Mag N°70 : Comment hiérarchiser des besoins quand ils deviennent prioritaires ?

Hiérarchiser des besoins prioritaires, c’est le dilemme auquel la rédaction a été confrontée au moment de choisir 5 priorités parmi les 17 consignées dans le cadre des Objectifs de développement durable (ODD). Certes, nous nous sommes basés sur la fameuse pyramide de Maslow, qui donne des grilles d’analyses essentielles pour hiérarchiser les besoins. Et nous avons tenté de les regrouper en fonction de leur importance. Mais, la particularité de notre approche réside dans l’impact du digital pour accélérer l’atteinte des ODD. Nous avons, in fine, choisi d’explorer de grands objectifs comme la santé (eSanté), l’éducation (Edutech), l’énergie, l’agriculture (Agritech) et la finance (Fintech). En y regardant de plus près, ces ODD forment une boucle de valeur sans fin, tel un serpent qui se mord la queue. Par exemple, l’atteinte de l’objectif sur les énergies permet d’accroitre la lutte contre le réchauffement climatique. Il en est de même pour l’éducation. C’est un secteur au centre de toutes les priorités.   

En plein régime d’apartheid, Nelson Mandela enseignait à son peuple que « l’éducation est l’arme la plus puissante que l’on puisse utiliser pour transformer le monde ». Cela traduit aisément l’importance de la formation et de l’accès au savoir pour mieux comprendre les enjeux de la pauvreté, du sous-développement et surtout des paradoxes existentiels qui les sous-tendent. L’ancien Président de la République d’Afrique du Sud avait compris que le savoir est le meilleur moyen de gagner son émancipation. Une émancipation permettant indirectement, à des millions de personnes, de s’affranchir de la pauvreté, de promouvoir l‘égalité des sexes et de gagner en autonomie.   

Au-delà des enjeux sociaux et sociétaux, l’éducation est un puissant levier d’inclusion dans un monde où l’on assiste à l’ubérisation / la plateformisation des économies. Pour effectuer une opération, aussi basique qu’elle soit, de transfert ou de réception d’argent, un minimum de connaissance est nécessaire.  

L’économie des plateformes  

Tantôt perçue comme une menace, tantôt comme une opportunité, la plateformisation des économies n’est plus une option, mais une nécessité pour la compétitivité des entreprises et même des administrations. Il s’agit d’une mutation économique profonde. Ce changement bouleverse le fonctionnement classique des économies basées sur un modèle linéaire. Un modèle qui reposait sur un principe allant de l’extraction des ressources à la consommation, en passant par les étapes de transformation en produits, de conditionnement et de distribution.  La crise de Covid-19 a donné un coup de frein à ce modèle sur lequel repose l’économie traditionnelle et la mondialisation. Une nouvelle redistribution des cartes est en cours.   

Désormais, la création de valeur ne peut plus être linéarisée, ni séquencée. Elle est plus que jamais atomisée et partagée entre plusieurs acteurs, qui forment des écosystèmes d’innovation. Dans ce contexte de désintermédiation de l’économie, la segmentation des clients change en conséquence, pour laisser la place à la gestion personnalisée du client, qu’il soit professionnel ou particulier.   

Dans ce système, l’innovation et la pertinence des données fournies augmentent les interactions, puis le volume d’échanges. En cela, c’est une rupture par rapport à l’économie linéaire. Au moment où l’Afrique théorise un new deal, dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA), la dimension de la plateformisation des échanges devrait être au centre des préoccupations. Faute de quoi, l’opérationnalisation de ce dessein continental risque de pâtir d’insuffisances.   

Editorial de Mohamadou DIALLO. Cio Mag N°70 Juillet-Août-Septembre 2021. Cliquer ici pour acheter le PDF

CIO Mag N°70 JUILLET-AÔUT-SEPTEMBRE 2021

 

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