Phillipe Wang, VP-Exécutif Huawei Northern Africa : « L’innovation dans les TIC va améliorer l’efficacité énergétique des infrastructures numériques en Afrique »

Philippe Wang, Vice-Président Exécutif de Huawei Northern Africa

Dans cet entretien accordé à Cio Mag, en marge de la 42ème édition du GITEX de Dubaï (10-14 octobre 2022), Philippe Wang, Vice-Président Exécutif de Huawei Northern Africa, explique comment la numérisation et la décarbonisation peuvent contribuer au développement d’une économie verte. Il est possible d’intensifier la décarbonisation grâce aux technologies de l’information et de la communication (TIC) et ses applications potentielles vertes dans les industries clés, notamment en Afrique. Une démarche qui requiert une action collective pour améliorer l’efficacité énergétique des infrastructures numériques, augmenter la part des énergies renouvelables dans la production d’électricité et développer des industries vertes sur le continent.

CIO MAG : Dans cette optique de Green Development, pouvez-vous revenir sur la nouvelle stratégie de Huawei en Afrique ?

Philippe Wang : La numérisation et la décarbonisation sont naturellement liées. Et de ce fait, elles stimulent conjointement le développement vert. Plusieurs études prouvent que les TIC seront essentielles aux processus de numérisation et de décarbonisation. Dans un environnement marqué par le changement climatique, il est de notre devoir de faire migrer nos solutions vers des infrastructures à la fois efficientes et résilientes pour répondre aux besoins du continent. En tant que leader de l’innovation dans le domaine des TIC, Huawei s’engage à construire des infrastructures TIC vertes, à accélérer le développement et la transition vers des énergies renouvelables, tout en participant à l’amélioration des économies d’énergie et des réductions d’émissions, dans beaucoup sont issues du secteur industriel. C’est ainsi que nous espérons promouvoir le développement durable au sein de notre société dans son ensemble. Par exemple, au niveau de l’infrastructure, nous focalisons nos efforts sur les énergies renouvelables. C’est l’une des évolutions majeures dans notre stratégie. Le second changement est au niveau du Cloud. Nous allons accélérer la transformation dans tous les secteurs pour donner davantage de possibilités d’accès aux entreprises de façon à leur permettre de préparer le futur de l’économie numérique.

CIO MAG : Est-ce que vous pensez que le Green Development est un sujet majeur pour les gouvernements africains ?

Phillipe Wang : Une prise de conscience par les gouvernements africains est aujourd’hui nécessaire. Il en va de leur responsabilité pour préserver l’environnement. Pour nous, l’équation est claire et c’est du concret. Si l’on continue dans ce scénario actuel, la consommation énergétique deviendra insupportable. Il faut impérativement changer de paradigme en mettant en place de nouveaux mécanismes pour réduire sensiblement l’empreinte carbone. Les nouvelles technologies offrent la possibilité d’acheter mieux pour rendre les choses plus efficientes. On ne peut pas dire non à la bonne technologie. En aidant les États à réduire la consommation, on les aide également à étendre la couverture, pour mieux répondre aux besoins sociaux. C’est pourquoi nous sommes convaincus que cette migration vers les green infrastructures est une nécessité.

CIO MAG : On dit qu’après le transport aérien, c’est le numérique qui pollue le plus. Est-ce que vous les conscientisez dans ce sens ?

Phillipe Wang : On a deux parties qui produisent beaucoup de carbone. On a toujours le devoir de répondre aux besoins. À notre niveau, nous proposons tout le temps des solutions alternatives pour les rendre autonomes et plus écologiques. C’est une action concrète. Parallèlement, il y a les Datacenter avec des quantités importantes de données.

CIO MAG : Justement, est-ce qu’on va vers le remplacement de ces infrastructures polluantes ?

Phillipe Wang : Cela relève plutôt de la responsabilité de nos partenaires d’abord et de Huawei ensuite. Du point de vue du développement et du déploiement, la technologie est prête. Les TIC ont le potentiel de permettre une réduction de 20% des émissions mondiales de CO2 d’ici 2030, de maintenir les émissions aux niveaux de 2015 et de découpler efficacement la croissance économique de la croissance des émissions. Cela signifie que l’impact des solutions TIC est près de 10 fois supérieur à l’empreinte attendue des TIC en 2030. À l’heure actuelle, le potentiel des technologies numériques est loin d’être pleinement exploité. Ces potentiels ne peuvent être réalisés que par une action collective. Il s’agit maintenant de convaincre nos partenaires sur le potentiel. Mais il leur appartient de décider. Notre rôle consiste aussi à les accompagner en douceur vers ces déploiements futurs qui sont inéluctables.

CIO MAG : Est-ce que vous avez eu l’engagement de travailler avec l’alliance Smart Africa sur ces volets ?

Phillipe Wang : Bien sûr. Dans le domaine de l’énergie verte, on n’a pas encore de projets concrets. On continue la discussion sur différents aspects pour trouver des solutions dans les énergies vertes.

CIO MAG : Quels sont les objectifs dans le court et moyen terme dans votre programme d’accompagnement des start-ups ?

Phillipe Wang : Nous venons d’étendre notre programme Huawei SPARK dont l’objectif est d’aider les start-ups à promouvoir leurs produits et services de manière à renforcer leur compétitivité et à accélérer leur croissance. Il s’agit aussi de créer les conditions de l’émergence d’un écosystème dynamique sur le plan local, capable de développer l’économie numérique. Ainsi, les start-ups sélectionnées par ce programme pourront profiter des opportunités commerciales et techniques de l’environnement de notre groupe. Notre vocation consiste à les accompagner avec des services développés qui répondent aux besoins du marché. On leur donne accès à la plateforme Cloud de Huawei et à la possibilité d’élaborer leurs solutions dans notre environnement, en les aidant à accéder à nos marchés et à pénétrer les marchés asiatiques. On va également leur faciliter l’accès aux capitaux, selon leur taille. Dans chaque pays on va choisir entre trois et cinq start-ups. Il y a divers secteurs qui ont besoin d’innovation, il est donc primordial que les start-ups investissent ces derniers. Un jury sélectionne des start-ups, qui seront dans un premier temps accompagné par un fonds de démarrage pour les aider. Là nous sommes juste au tout début de ce programme dans la région Northern Africa. La réussite des entreprises locales est aussi notre succès en tant que multinationale engagée dans le développement des services de l’économie numérique depuis deux décennies en Afrique.

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