C’est l’une des thématiques phares à laquelle le forum international des DSI – Directeurs des Systèmes d’Information – a abordé lors de la septième édition tenue à Hammamet (Tunisie) du 21 au 23 octobre. Une occasion pour Meriem Maazoul, docteur en Sciences de Gestion*, de présenter une étude menée dans onze (11) pays africains sur l’impact de la crise covid-19 sur la transformation digitale des entreprises africaines.
(Cio mag) – De cette étude menée auprès de159 DSI dans onze pays africains, il en ressort que les DSI sont au cœur des stratégies de transformation numérique des entreprises africaines en cette période de crise sanitaire. Pour évaluer la maturité digitale des entreprises, l’enquête s’est concentrée sur quatre dimensions : la technologie, l’organisation, la digitalisation des stratégies commerciales et la digitalisation des processus métier.
Le sondage révèle que la crise sanitaire a permis d’accélérer la transformation digitale des entreprises africaines. Un impact positif selon les DSI questionnés. Cependant, cette transformation digitale n’a pas été engagée sans difficulté ; encore moins effective dans tous les secteurs.
Une digitalisation en implémentation…
Selon les DSI, la principale difficulté reste le changement des mentalités et les ressources humaines, révèle l’enquête. Autre frein à cette digitalisation, la faible implication des dirigeants ou encore des systèmes d’informations à faire évoluer ou encore des organisations mal adaptées dans les entreprises », a expliqué Meriem Maazoul dans une interview accordée à Cio mag. Et le docteur en Sciences de gestion d’ajouter : « C’est handicapant dans le sens où la transformation digitale est multidimensionnelle. C’est un processus qui doit être porté par tout le monde. On peut mettre en place le meilleur système de digitalisation en place dans l’entreprise, mais s’il n’est pas porté par les autres responsables tel que le digital marketing, le CEO etc…on ne peut rien réussir ».
L’autre réalité révélée par le travail de Meriem Maazoul et son équipe, c’est l’impréparation des entreprises africaines ! En effet, même si les chiffres exacts sont encore à définir, il s’est avéré qu’une bonne majorité des entreprises n’étaient pas prête à faire face au choc de la pandémie. Pour preuve, environ 50% des sondées ont reconnu que leur processus de transformation est toujours en cours d’implémentation. L’étude confirme en outre que des secteurs comme la finance, l’éducation, le commerce et la distribution ont enregistré une accélération plus forte des processus de transformation digitale. Mais il reste encore des pans entiers comme le marketing digital, des services administratives, l’agriculture etc qui devront en faire davantage pour bénéficier pleinement des opportunités offertes par les nouvelles technologies.
On note aussi dans ce sondage que « la plupart des entreprises font appel à des compétences internes, dont 80% des informaticiens ; même s’il y a des externalisations comme l’appel au consulting », a expliqué Meriem Maazoul à Cio Mag. Les DSI restent donc confiants, même si certaines entreprises pourraient retourner aux anciennes stratégies et abandonner les investissements engagés pour leur transformation digitale, souligne l’enquête.
Dans un an, Meriem Maazoul et ses équipes devront réévaluer l’évolution et le degré de maturité des différentes entreprises sur une année de façon à comparer les indicateurs. Les résultats pourront être exposés une nouvelle fois au forum international des DSI de Tunis.
La 7ème édition du forum international des DSI de Tunisie a réuni plus de Plus de 600 participants nationaux et internationaux (En présentiel et en ligne) venus de plus de 30 pays. Devenu un rendez-vous incontournable, le forum des DSI tunisiens marque ainsi un ancrage panafricain. Cette année, c’est le Mali était le pays invité d’honneur.
*A propos de Meriem Maazoul
Meriem Maazoul est docteur en Sciences de Gestion, option « Marketing et communication », Maitre-Assistante à l’Ecole Supérieure des Sciences Economique et Commerciales de Tunis (ESSEC Tunis), directrice du département Gestion, membre du conseil scientifique et responsable du master « Management et Marketing du luxe ».
Active dans la société civile : membre, fondatrice de 2 associations : fondatrice du Forum des Universitaires Tunisien et présidente fondatrice de l’Organisation Tunisienne pour la Cohésion Sociale (OTCS) depuis 2015.
Chercheuse et consultante depuis 20 ans dans les domaines de : « La communication offline et online », « La publicité », « Les études de marché », « les techniques de sondage et l’expérimentation » et « l’analyse des données quantitatives ». Depuis 3ans elle s’investit, entant que chercheuse, dans le domaine de « la gestion des ONG ».
Coach et consultante en « Gestion des conflits, facilitation du dialogue et médiation » et en « techniques de communication » depuis 2012. Elle a travaillé dans ce cadre avec plusieurs ONG internationales. Enseignante en « Marketing », « Communication », « méthodologie », « Digital Marketing et E-publicité», « études de marché » et « Techniques de sondage et analyse des données quantitatives ».