Recrutement de nouveaux MVNO au Sénégal : l’Asutic dénonce un flou dans l’appel d’offres

  • 15 juin 2017
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(CIO Mag) – L’Association sénégalaise des usagers des TIC n’est pas du tout satisfaite des conditions dans lesquelles l’appel d’offres pour le recrutement des trois nouveaux opérateurs virtuels au Sénégal a été fait . L’organisation dirigée par Ndiaga Gueye fustige un manque de concertation avec tous les acteurs aussi bien les citoyens que les organisations de la société civile, les spécialistes ou encore le patronat. “Une démarche inclusive et itérative dans ce sens aurait été positive pour promouvoir l’entrée de sociétés sénégalaises dans le secteur”, regrette la structure qui soutient que “l’opérationnalisation de l’entrée de nouveaux acteurs dans le marché demande d’abord une volonté politique forte, soutenue par une vision de l’intérêt général, ensuite du temps (…) et s’inscrire dans une vision à long terme car l’enjeu est de taille”. Dans le communiqué qui nous a été envoyé, l’Asutic plaide pour la création d’un environnement concurrentiel qui fait venir des investissements massifs pour “booster la croissance, créer des emplois, améliorer les services, baisser les tarifs pour faire du secteur des télécommunications, un véritable levier de développement pour une société numérique qui vise l’épanouissement du citoyen sénégalais”. A lire le texte, au-delà de l’appel d’offre qui vient d’être bouclé et qui a été sanctionné par le recrutement des trois nouveaux MVNO, c’est toute la politique des autorités en place dans le cadre des appels d’offre concernant le secteur qui a été critiquée par l’association.

L’Asutic dit par ailleurs regretter que l’instruction du Chef de l’Etat qui demandait au gouvernement “de prendre toutes les dispositions pratiques , notamment la préparation d’un cahier des charges , en vue de l’arrivée d’un quatrième opérateur sur le marché de téléphonie” n’a pas connu la moindre suite. Ce qui fait dire à l’équipe conduite par Monsieur Gueye que, en dépit des “discours de circonstance”, le nouveau régime ne vise en réalité que trois objectifs dans ses décisions : donner des assurances aux bailleurs de fonds qu’il “est en train de se conformer à leurs recommandations de libéralisation du secteur en vue d’obtenir des financements”, “consolider et pérenniser le quasi-monopole de la Sonatel pour préserver ses intérêts financiers liés à la participation au capital de cette société”, “engranger le maximum de ressources financières de la vente des licences et des ressources rares”. Pour l’organisation, la présence de l’Etat du Sénégal dans le capital de la société nationale de téléphonie est une menace sérieuse au développement du secteur. Elle préconise le retrait de l’autorité centrale qui doit choisir de n’exercer que “les attributions liées à la définition du cadre juridique, des stratégies, de la régulation” et se retirer “du capital de la Sonatel mettant ainsi fin à sa dépendance financière de cette société”. Et du point de vue de l’association sénégalaise des usagers des TIC, la meilleure façon de libéraliser le secteur en assurant une “concurrence saine et loyale”, c’est d’opérer un retrait pur et simple.

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