(Cio Mag) – La déferlante 2.0 impacte tous les secteurs d’activité, y compris celui de la culture. Les startups tentent de digitaliser les réservations et paiements des billets d’entrée auprès des principales acteurs de l’événementiel. Bienvenu Hounwanou, co-fondateur de Samapass, nous ouvre les portes de son entreprise.
Pourquoi avoir créé Samapass ?
SamaPass est née d’une frustration. Nous étions frustrés lorsque, à Abidjan ou Dakar, nous devions rester bloqués durant une après-midi pour l’achat de billets afin d’assister à nos concerts favoris et autres spectacles. Et je dis cela sans évoquer le prix exorbitant des prix des places pour un événement en Afrique. Nous étions frustrés quand nous étions à Paris d’être toujours les derniers informés des événements des afro-descendants qui s’y déroulent. Si tu n’as pas les “reins solides”, organiser un événement devient un parcours du combattant onéreux.
Nous étions peinés lorsque nous organisions nos événements à Dakar dans le sens où nous ne pouvions pas permettre à nos abonnés de réserver leurs billets en ligne directement sur notre propre site internet.
Votre solution a récemment été testée pour un concert à Dakar en décembre dernier. Quelles étaient vos attentes ainsi que celles du promoteur de spectacle ?
C’est vrai qu’il était question là d’un gros événement en Afrique. Les besoins et les attentes du promoteur du spectacle sont nombreux. Nous voulions permettre l’achat de tickets par la monnaie locale et via le mobile money grâce à notre plateforme de billetteries disponibles. Grâce à notre plateforme sécurisée, les promoteurs peuvent suivre l’avancée des ventes. Nous avions aussi un interlocuteur réactif aux demandes techniques des utilisateurs avec la possibilité de percevoir une partie des recettes en amont de l’événement.
Comment la technologie peut permettre à l’industrie du spectacle d’augmenter ses recettes ?
L’industrie du spectacle propose une offre riche et diversifiée, et ce pour toutes les bourses. La problématique majeure est de permettre à ce qu’une personne puisse trouver le spectacle qui lui correspond, qui soit adapté à ses goûts et préférences. Et c’est en cela que la technologie peut être d’une grande utilité: faciliter la rencontre entre l’offre et la demande. Et c’est ce en quoi nous nous attelons avec SamaPass.
Combien d’utilisateurs ont pris possession de Samapass ?
A date nous avons près de 400 organisateurs qui nous ont fait confiance mélangeant à la fois de grosses têtes d’affiche comme Flavour ou des sommets d’affaires, mais aussi de petits concerts privés dans des bars de la capitale parisienne.
Quel est votre regard sur les potentialités de Samapass concernant les marchés africains?
Les potentialités de SamaPass en Afrique sont énormes dès l’instant où on a une approche multi-pays. Cela permet d’avoir une taille de marché conséquente tout en limitant les impacts de risques. Par ailleurs la billetterie digitale en est à ses débuts sur le continent et la classe moyenne se développe de pair avec la croissance démographique.
Quelles sont les méthodes de management que vous avez mises en place afin de mieux impacter auprès de votre cible ?
Nous sommes une équipe internationale avec un siège à Enghien-les-Bains en France en charge essentiellement de la stratégie marketing & produit, des finances et des déploiements pays. Notre CTO est actuellement au Québec et nous avons une antenne à Bruxelles où nous coordonnons l’activité commerciale et un réseau de représentants et partenaires locaux que nous sélectionnons rigoureusement et qui sont nos relais au quotidien dans nos pays cibles.
Nous travaillons essentiellement via des vidéo-conférences, avec des calls réguliers de définition et suivi des objectifs hebdomadaires que nous nous sommes fixés en lien avec notre feuille de route à 2 ans. Nos principaux KPI : volumes de ventes, nombre d’organisateurs, nombre d’évènements par organisateur, nombre de visiteurs uniques mensuels.
Quels sont vos objectifs pour 2020 ?
Développer davantage notre présence et notre image de marque en Afrique avec pour cœur de cible l’Afrique de l’Ouest dans un premier temps.
Rudy Casbi