(CIO Mag) – Le président de la République du Sénégal n’a pas mis trop de temps pour traduire en actes une grosse promesse faite aux opérateurs de télécommunications et notamment les Fournisseurs d’Accès Internet (FAI). Lors du Forum des investisseurs du Sénégal tenu à Paris en décembre 2018, Macky Sall, déplorant la chèreté de l’Internet dans son pays, en interpelant Orange, s’était engagé à faire un geste en direction du secteur. Depuis le 29 janvier 2020, c’est désormais chose faite avec la signature d’un décret qui baisse considérablement les redevances de radiocommunications. Ainsi, une baisse des redevances de fréquences en moyenne de 38 % par rapport à l’année 2020 est observée pour les opérateurs de réseaux ouverts au public. Au même moment, le Chef de l’Etat a également fait un cadeau aux radios FM commerciales et associatives de l’ordre de 50 %, sans compter 50 % pour la télédistribution.
La part du lion revient aux Fournisseurs d’Accès Internet
Mais la plus importante réduction concerne plutôt les Fournisseurs d’Accès Internet pour lesquels le président de la République avait fait un plaidoyer particulier, estimant qu’ils devraient être mis dans un environnement idéal pour exister et participer ainsi à la diminution des tarifs des télécommunications, une ambition chère à Macky Sall. C’est désormais réalisé avec 80 % de moins sur les redevances des FAI, tel que décidé par le successeur de Abdoulaye Wade porté à la tête du pays en 2020 et poursuivant son second mandat. Les impacts de la mise en oeuvre de l’arrêté devraient, ne serait qu’à vue d’oeil, changer considérablement la donne dans un pays où les FAI tardent encore à démarrer effectivement leurs activités, de même que les Opérateurs Mobiles Virtuels (MVNO) malgré le temps écoulé depuis la publication de la liste définitive concernant ces deux types d’opérateurs désormais faisant partie du paysage des télécoms du Sénégal.
Un rôle majeur joué par l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes
L’ARTP, comme à son habitude et conformément à sa mission, a été au coeur de ces changements importants que le décret vient d’acter après des mois de travaux. Une étude a ainsi été menée sur la valorisation économique du spectre de fréquences dans le cadre d’un processus inclusif et participatif. C’est fort des conclusions transmises à l’Etat du Sénégal que ce dernier a pu prendre des décisions allant dans le sens de réduire drastiquement les montants des redevances jusqu’ici décriées par les acteurs. Il s’agit notamment des FAI et des opérateurs de téléphonie que sont Orange, Free et Expresso dont chacun aujourd’hui porte un MVNO. L’autre chantier peut-être qu’il serait pertinent d’explorer tournera autour des lenteurs dans le démarrage des Opérateurs Mobiles Virtuels. A part Promobile appartenant à l’homme d’affaires Mbackiou Faye, plus aucun signe de vie, du moins, porté à la presse. Seules les équipes de l’opérateur économique se sont signalées à ce jour concrètement et c’était pour fustiger un coup bas de Free Sénégal, son opérateur partenaire.
Le rôle de l’ARTP salué par son homogue de France
Au delà du simple cadre du Sénégal, l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP) fait preuve d’un leadership croissant ces dernières années. En attestent plusieurs faits dont le dernier en date, ou en tous les cas, l’un des plus récents, la visite du secrétaire général de l’Union Internationale des Télécommunications dans les locaux-même du gendarme sénégalais des télécoms, à Ouakam, avec une belle vue sur l’Océan atlantique. Récemment, l’Autorité de régulation des communications électroniques et des Postes de France a cité l’ARTP dans un de ses bulletins au sujet du retrait de la gratuité de WhatsApp pratiquée par Free. Une décision que le régulateur a prise au nom du respect de la Neutralité du net, chère aux défenseurs et usagers d’Internet. “Son article 25 prévoit en effet l’interdiction, pour un opérateur, de privilégier un service, une application, un trafic, au détriment d’autres ayant les mêmes caractéristiques”, cite l’Arcep, dans son bulletin, parvenu à son homologue du Sénégal qui avait d’ailleurs effectué un Benchmark, auprès de la structure, en France.
Elimane, Dakar