(CIO Mag) – Le plan stratégique Saint-Louis Numérique 2025 a été lancé vendredi dans l’ancienne capitale de l’Afrique Occidentale Française (AOF). Plusieurs acteurs partenaires ont pris part à l’événement dont le ministère sénégalais de l’économie numérique, le CTIC Dakar, l’Organisation des professionnels des TIC (OPTIC), l’Agence de l’informatique de l’Etat (ADIE), l’Ecole supérieure multinationale des télécommunications (ESMT), Microsoft, l’Agence Régionale du développement (ARD) ainsi que les collectivités locales. Au total, ce sont trente –huit communes des départements de Saint-Louis, Dagana et Podor qui devraient bénéficier de cette politique chiffrée à plus de 17 milliards CFA « pour un numérique pour tous et pour tous les usages » d’ici à 2025 dans la région. Des secteurs aussi divers que l’agriculture, la santé, l’éducation vont être impactés d’après le coordonnateur du Centre d’excellence en mathématique, informatique et TIC logé à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis et qui pilote la stratégie. Ousmane Thiaré cite l’une des composantes majeures du plan, le « Smart Ndar City » à travers lequel « on peut faire par exemple de sorte que toutes les populations de Saint-Louis sachent tous les bus qui existent à Saint-Louis, quand est-ce qu’ils quittent, quand ils reviennent et avoir ainsi un plan géolocalisé de tout le transport urbain ».
Un plan qui prend en charge la spécificité des terroirs
La pêche va aussi connaitre des bouleversements majeurs à l’heure des objets connectés, promet le professeur titulaire en informatique. « Aujourd’hui, avec l’internet des objets, vous pouvez avoir des capteurs au niveau de l’eau qui vous permettent de collecter des données et qui donnent la possibilité aux pêcheurs de savoir quand il faut aller en mer », explique encore Monsieur Thiaré qui annonce par ailleurs que des balises de géolocalisation sont prévues pour moderniser l’activité dans une région où elle contribue énormément à l’économie locale. Et la vision qui est derrière, d’après le consultant en charge de l’élaboration du projet, c’est de développer chaque zone en partant de ses potentialités économiques. « Si on prend la ville de Saint-Louis, le potentiel, c’est autour du tourisme, de la pêche ou encore de l’art et de la culture », détaille Mohamed Mahi Saikh Sy, à l’ouverture de la cérémonie officielle de lancement organisée à la descente du mythique Pont Faidherbe. Il souligne qu’au total, neuf projets-phare ont été retenus pour accélérer le développement de la première capitale du Sénégal qui devrait aussi évoluer au plan culturel avec tout un programme pour la e-administration aussi dont le contenu tourne principalement autour de la dématérialisation des procédures locales et notamment la grosse problématique de l’accès à l’état civil.
Un financement presque acquis
En ce qui concerne l’origine des ressources pour le financement de la stratégie Saint-Louis Numérique 2025, Monsieur Sy, visiblement très réjoui, a fait savoir que c’est « presque acquis ». « Sur le budget de 17 milliards, il y a de gros partenaires financiers intéressés par ce projet-là. Je veux nommer la Sonatel, Microsoft, Atos, L’Agence de l’informatique de l’Etat, le ministère de la communication et des télécommunications. Donc, aujourd’hui, beaucoup de parties prenantes sont intéressées et nous pensons que si on se met tous ensemble, on peut le réaliser », rassure de son côté Ousmane Thiaré. Par ailleurs, il faut noter que le premier projet qui sera mis en œuvre, c’est le « Smart Ndar City » que le consultant qui a élaboré le plan stratégique estime être le projet phare. Le professeur titulaire en informatique à l’UGB précise que c’est le projet jugé d’ailleurs le plus charmant par les partenaires étant donné que « Saint-Louis est une ville qui a tous les atouts pour devenir une ville intelligente ». La phase pilote va être lancée à partir de juin 2018. Saint-Louis Numérique 2025, comme le précise le document de 50 pages, est « un projet de développement territorial axé sur l’économie numérique avec des objectifs de résultats en 2025 qui vont impacter le Nord du Sénégal ». Il vise une croissance économique et un bien-être social vu que « le numérique est un véritable outil de transformation économique et social ».