Sénégal : le livre sur la protection des données personnelles en Afrique de l’ancien président de la CDP

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  • 8 octobre 2017
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(CIO Mag) – Riche de 267 pages, le tout nouvel ouvrage du docteur Mouhamadou Lô se veut un panorama exhaustif de la problématique des données personnelles en Afrique. Comme le précise d’ailleurs son préfacier, le professeur des facultés de droit, Abdallah Cissé, par ailleurs membre de l’Académie nationale des sciences et techniques du Sénégal, La protection des données à caractère personnel en Afrique, réglementation et régulation publié à Baol Editions, « passe en revue successivement les sources du droit à la protection des données à caractère personnel ainsi que les règles qui organisent le cadre normatif et institutionnel ». Mais pourquoi le premier président de la Commission des Données Personnelles (CDP) du Sénégal a-t-il décidé de consacrer un livre entier à la question ? « Parce que nous tous, on avait constaté un manque cruel de sources doctrinales en la matière », répond le docteur Mouhamadou Lô qui assure que « c’est le premier document consacré à la protection des données personnelles en Afrique où on ne traite que la législation africaine ».

Le choix d’aborder le problème à l’échelle africaine se justifie par le fait que « les données personnelles dépassent le cadre sénégalais ne serait-ce que par leur stockage à l’étranger ». Donc, selon lui, « il fallait voir sur le continent quels sont les pays qui disposent de lois » en la matière. Et parmi les bons élèves, le rédacteur de la loi sénégalaise sur la protection des données à caractère personnel cite le Sénégal “qui fait partie des pays dynamiques en la matière”, le Maroc, le Burkina Faso, le Mali” avec un nouveau président très dynamique”, les pays anglophones comme le Ghana” avec une autre approche différente de celle des pays francophones”, ou encore la Côte d’Ivoire où “l’autorité de protection est logée dans l’autorité de régulation”. En conclusion, se félicite Monsieur Lô, tous les Etats prennent aujourd’hui en considération la problématique en un temps où la révolution numérique chamboule les modes de vie à tous les niveaux.

A en croire le conseiller juridique de l’Agence de l’informatique de l’Etat du Sénégal (ADIE), les enjeux liés à la problématique des données à caractère personnel vont au-delà de l’identité de la personne, la photo, le nom ou encore le prénom. “On parle de souveraineté numérique alors que toutes nos données sont hébergées à l’étranger. On a peu de main mise, ni l’Etat, ni les personnes concernées encore moins les organismes qui ont envoyé ces données à l’étranger, n’ont plus de main mise sur ces données”, regrette-t-il en observant au passage que les Sénégalais tentent de se rassurer en se disant que ” les données sont sur le cloud alors que l’on n’en a aucune visibilité”. Pire, ce qui pourrait arriver – si ce n’est déjà fait, plaide l’expert -, c’est que des services de renseignements de pays tiers utilisent ces informations capitales pour les personnes et l’Etat “contre nous pour suivre par exemple l’immigration”. Il exhorte par conséquent les pouvoirs publics à réfléchir davantage à ces risques que la négligence concernant les données fait peser sur la stabilité et la sécurité des pays africains trop vulnérables dans le domaine.

L’ancien patron de la CDP du Sénégal ne s’en cache pas. A le lire, le travail pour relever le défi ne sera pas de toute sinécure face au “rythme quotidien des innovations impulsé par le marché industriel” qui “expose le pouvoir législatif à de grandes difficultés pour suivre la même cadence, relativement à la mise à niveau du cadre juridique et réglementaire”. Mais l’expert de l’Union Européenne (UE) et de l’Union Internationale des Télécommunications (UIT) est conscient en même temps que des risques de la part des Etats pourraient constituer une menace à la liberté. Ce que rappelle d’ailleurs l’auteur de la postface, Alioune Badara Cissé, Médiateur de la République du Sénégal qui salue “un vaste champ de recherche dans l’analyse des conceptions culturelles et idéologiques de la vie privée et des modalités de participation des médias et des associations à la construction de ces modes de protection”.

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Mais ils étaient beaucoup plus rapides et plus grands. Le peu de voitures qui circulaient encore étaient ultra sécurisées. C'est pourquoi la vitesse maximum autorisée avait été portée à 230km/h.

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