(CIO Mag) – A la place d’un “Start-up Act” tel que la Tunisie l’a réussi, l’Organisation des professionnels des technologies de l’information et de la communication du Sénégal (OPTIC) plaide pour la mise sur pied d’un texte plus fort. Face à la presse vendredi à Dakar, Antoine Ngom et ses collaborateurs ont vanté les mérites d’un “Digital Innovation Act” pour englober toutes les préoccupations des acteurs du secteur IT sénégalais. De l’avis du président d’OPTIC, un “Start-up Act” serait exclusivement réservé aux petites entreprises, or, il faut élargir la perspective en prenant en charge les difficultés des “entreprises du numérique qui ne correspondent plus à la catégorie de start-up”. C’est dans ce sens d’ailleurs que Monsieur Ngom appelle à l’augmentation de l’enveloppe d’un milliard CFA promis par le Chef de l’Etat aux petites entreprises le 15 mars 2018 à Diamniadio.
Pour plus d’accès à la commande publique
En plus de demander des “mécanismes de financement alternatif ” pour prendre en considération les importants “besoins en financement avec des projets innovants”, l’Organisation des professionnels des TIC, a abordé la grosse problématique de la commande publique qui “constitue un véritable levier de diffusion de nos solutions”. Antoine Ngom de rappeler devant les journalistes réunis au siège du Conseil National du Patronat du Sénégal (CNP) qu’un accès à “50 % de la commande publique pour les entreprises locales” est “prévu dans la SN2025″ ( Ndlr, la stratégie Sénégal Numérique 2025”, rédigée de concert avec toutes les parties prenantes des TIC pour un “Sénégal Emergent”.
Pour un dégroupage de la fibre optique, aussi
Monsieur Ngom, tout en saluant “le dégroupage ADSL enfin arrivé” estime qu’il faut “aller plus loin si nous voulons atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés”. Et pour ce faire, OPTIC souligne que “le dégroupage de la boucle cuivre doit s’étendre à la fibre qui est en train de prendre le dessus sur le cuivre”. Antoine Ngom estime par ailleurs que la loi sur le partage d’infrastructures aurait dû permettre une mutualisation de celles-ci, cependant sur le terrain, ce n’est pas encore mis en pratique, rendant ainsi les coûts redondants et beaucoup plus chers”. En clair, selon lui, les “prix d’interconnexion et de collocation restent élevés, rendant les coûts opérationnels prohibitifs”.
Le SIPEN encore peu compris des officiels
A l’occasion de cette conférence de presse qui avait pour objectif de faire le point sur l’actualité du digital au Sénégal, les professionnels du secteur ont aussi commenté la 3e édition du Salon international des professionnels de l’économie numérique (SIPEN), se félicitant qu’il se soit positionné aujourd’hui comme “le salon numérique de référence dans notre région ouest africaine et même, au-delà” en accueillant “des délégations (…) de plusieurs pays africains, mais également du Maghreb avec la Tunisie, le Maroc et la France”. Toutefois, aux yeux d’Antoine Ngom, “nous ne sommes pas arrivés à nous faire entendre” en dépit de “tous nos efforts pour mobiliser nos pouvoirs publics dans l’organisation de cet événement”. Et pour aider à corriger ce manque d’intérêt, OPTIC demande à ce que la prochaine édition du SIPEN soit couplée avec la deuxième édition du Forum du Numérique initié par le Chef de l’Etat et dont le premier acte avait été posé à Diamniadio avec la présence effective de Macky Sall et de son équipe.
Elimane, Dakar