Tech innovation : les premiers drones fabriqués au Cameroun présentés au public

  • 15 février 2018
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(CIO Mag) – Cette phrase « impossible n’est pas camerounais » est plus usuelle en sport, lorsqu’on se souvient des moments palpitants dans les compétitions internationales, où le Cameroun quelque fois mené au score renverse subitement la tendance. Mme le ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng, a choisi d’utiliser cette phrase le 2 février dernier à Yaoundé, pour apprécier les prouesses technologiques des jeunes camerounais. Cet important événement était la présentation par William Elong, des premiers drones fabriqués sur le sol camerounais, à Douala précisément. A la tête de l’entreprise Will & Brothers, le jeune de 24 ans vient de concevoir trois drones qui vont à coup sûr révolutionner le quotidien de ses compatriotes. Il s’agit d’un drone à voiture fixe avec une portée de 20 km et plus de 45 minutes d’autonomie baptisé Algo; d’un drone hexacoptère baptisé Logarithm, et d’un drone terrestre baptisé Sanaga.

Piloté à distance, ces « Smartphones à hélice » vont notamment permettre de numériser la planète en haute résolution et en temps réel, le tout de manière plus sécurisée et plus continue. Au cours de la présentation officielle de ces drones, le ministre des Postes et télécommunications a apprécié à sa juste valeur le savoir-faire et le génie créateur des startups camerounaises dans un domaine aussi pointu que la conception, le montage et la commercialisation de drones. « William Elong et toute son équipe se sont engagés avec courage et audace dans un domaine qui jusqu’à date, était le monopole des pays développés », souligne Minette Libom Li Likeng. Et grâce à leur trouvaille, le Cameroun se positionne comme le premier concepteur de drones en Afrique noire.

Cette victoire marque la traduction dans les faits du discours du chef de l’État à la jeunesse. Discours dans lequel Paul Biya encourage les jeunes à capter les atouts de l’économie numérique, pour en faire un moteur de croissance et un levier de développement. « Le numérique, c’est le secteur d’avenir et une porte ouverte pour tous les jeunes. Même si vous n’êtes pas un expert en TIC, vous pouvez y arriver et devenir un entrepreneur du numérique », conclut lMinette Libom Li likeng.

« Nos ambitions sont mondiales. Nos drones sont faits localement. En matière de contrôle de données, on n’a pas une maîtrise de la façon dont les informations contenues dans les drones fabriqués par les étrangers sont traitées. Parfois, elles sont exportées ou stockées à l’étranger. Or, nous avons un contrôle total sur la partie logicielle de notre produit. Ensuite, ils coûtent moins chers, car les coûts de production sont plus bas (ressources humaines, ingénieurs, etc). S’il faut acheter un drone à l’étranger, il y a les frais de transport ou encore les frais de douane à payer. Tout cela disparaît. L’autre point est la maintenance. Si on achète un drone ailleurs, on est obligé de faire venir une expertise étrangère pour assurer la maintenance, le suivi et tout cela coûte plus cher. L’avantage d’avoir des Africains qui proposent des drones à d’autres africains, c’est que premièrement on a la connaissance du terrain. Donc, on conçoit des drones contextualités en termes de coûts, de technologies et de savoir-faire. Ensuite, la maintenance et le suivi sont assurés par des équipes locales », expliquait le créateur des drones made in cameroon, William Elong à notre contre confrère de Cameroon Tribune.

Concernant la suite de son projet, Willian Elong précise : « L’idée est que les drones fabriqués au Cameroun soient utilisés partout. Que ce soit en Europe, aux États-Unis, en Asie. Surtout que les enjeux technologiques aujourd’hui n’ont plus de frontières. Si des fabricants étrangers peuvent venir en Afrique, il n’y a aucune raison que les entreprises africaines n’aillent pas vers le reste du monde. L’avenir de l’humanité est dans l’intelligence artificielle. Concevoir des drones était juste la première étape. Je vous annonce la création de Cyclop, une intelligence artificielle qui permet de détecter automatiquement des personnes, des objets ou même des animaux. C’est vrai que nous sommes confrontés à quelques difficultés, parce que malheureusement, tous les composants ne sont pas encore faits au Cameroun. L’idée à moyen terme est de réussir à produire le plus de composants possible localement », précise-t-il.

Selon Minette Libom Li Likeng, ministre des Postes et Télécommunications Will & Brothers fait la fierté du Cameroun. « Ces jeunes ont osé, ils ont créé. Avec un accompagnement non financier, ils viennent de démontrer au monde qu’il faut un cerveau, une volonté de créativité, une bonne utilisation des réseaux sociaux, et le tour est joué. Ces drones sont d’une grande utilité en matière civile, pour de nombreux secteurs d’activité. Leur utilisation est opportune dans l’agriculture, l’aménagement du territoire, la communication, la mise en valeur des régions touristiques, la cartographie avec le géo-référencement, le cadastre, les travaux publics, le comptage et détection de faune, l’inspection des ouvrages d’art, le transport de matériels d’urgence, le sport et les loisirs. Le gouvernement ne lésine sur aucun moyen pour créer des conditions permettant le développement des startups et la mise en place des mécanismes et activités spécifiques d’accompagnement des porteurs d’idées ou de projets TIC », souligne la ministre.

Jean-Claude NOUBISSIE, Cameroun

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