Dénoncer les cas de violation des Droits de l’Homme, se faire assister par un professionnel de la défense des Droits de l’Homme et rester informer sur ces thématiques au Togo ! C’est désormais possible où que l’on soit grâce au digital. Le centre de documentation et de formation sur les Droits de l’Homme (CDFDH) vient de mettre à la disposition du grand public son application « Xonam » (au secours ! en langue locale parlée dans le sud Togo).
(Cio Mag) – Au départ, outil professionnel de monitoring au CDFDH et au sein du réseau Watch, l’application est désormais ouverte au grand public. Et pour cause, « les violations des Droits de l’Homme aggravées en cette période d’état d’urgence sanitaire et de couvre-feu », relève le CDFDH. De même, face aux mesures barrières, l’ouverture de l’application aux populations permet de continuer à faire une veille de la situation des Droits de l’Homme en évitant au maximum les contacts physiques, précise les porteurs du projet.
« Nous avons estimé qu’il serait important d’ouvrir l’application à tous les citoyens. Une mise à jour a été faite et nous l’avons officiellement lancée ce 15 mai, ce qui va nous permettre, nous en sommes sûrs, de réduire sensiblement les violations des Droits de l’Homme au Togo », explique Godwin ETSE, directeur exécutif du CDFDH. Il insiste sur les nouveaux défis liés à la Covid-19 et à la situation d’état d’urgence dans le pays. L’idée selon lui, est de permettre aux citoyens de pouvoir rester chez lui et donner une alerte.
Xonam adresse trois préoccupations. Elle permet dans un premier temps de signaler des cas de violations des Droits de l’Homme. Ensuite, toute victime peut y trouver de l’assistance. L’application la met en contact avec un professionnel des Droits de l’Homme. Et enfin, elle reste un outil d’information sur les Droits de l’Homme en ces temps de crise sanitaire.
Avec cette solution, le CDFDH et ses partenaires, entre autres, le réseau des défenseurs des Droits de l’Homme au Togo Watch, espèrent agir sur l’amélioration du respect des Droits humains dans le pays. Ils visent toutes les formes de violations, pour toutes les couches socioprofessionnelles… Droits des citoyens, des arrestations arbitraires, l’usage de la force sur les citoyens, accès à la justice, les maltraitances d’enfants, les violences conjugales ou sexuelles, etc. Autant de violations qu’il faudra désormais signaler en un seul clic. L’outil assure donc efficacité et discrétion.
A défaut d’installer Xonam, une autre alternative est proposée pour accéder aux services de Xonam. Il s’agit d’une plateforme web : www.xonam.tg. L’idée est de contourner les difficultés techniques telles que le manque d’espace sur les mobiles. Une fois sur le lien, l’usager est redirigé vers un chatbot WhatsApp. Car, bien souvent, les victimes des violations des Droits de l’Homme qui n’ont pas d’assistance, ce sont les populations vulnérables comme les non-scolarisés, les démunis, les femmes, etc. Le Chatbot permet à cette couche de contourner les difficultés à remplir des formulaires en lignes; avec la possibilité d’envoyer des notes vocales, des vidéos ou photos.
« Nous misons sur le numérique car tout ce qui se fait dans la vie réelle peut aussi se faire par la digitalisation », nous a confié Godwin ETSE, directeur exécutif du CDFDH.
Souleyman Tobias, Lomé