Trois questions à Antoine Ngom : « Le concours ADMA va installer chez les managers, un esprit de compétitivité, de créativité et d’innovation »

La 1re édition de l’Africa Digital Manager Award « ADMA 2021 » prendra fin au mois de mai avec l’annonce des trois gagnants à l’École Centrale Casablanca. Cette initiative de Inetum, groupe français des services numériques, permettra l’évaluation des projets pitchés par un groupe d’experts dont Antoine Ngom, président de la Fondation des incubateurs Tic du Sénégal (Fictis) et membre du patronat. Il a accepté parler du concours ADMA à CIO Mag.

Propos recueillis par Michaël Tchokpodo

CIO Mag : L’Africa Digital Management Award (ADMA) est un challenge visant à mettre en lumière les talents et projets en matière de stratégie digitale en Afrique. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?

Antoine Ngom : Etre choisi comme membre du Jury par Inetum est un privilège et un honneur pour moi car c’est une occasion de plus qui m’est offerte pour contribuer au développement de l’écosystème numérique sur une échelle plus large, comme je le fais déjà au Sénégal depuis plus de quinze ans. C’est en quelque sorte une reconnaissance de cette lutte inlassable pour le triomphe de nos idées que nous partageons avec les autres membres du Jury : Nous croyons que le digital représente une chance inouïe pour accélérer la croissance de l’Afrique. La pandémie a permis de constater que seules les économies qui ont réussi leur transformation digitale ont été résilientes face à la crise.

Avec l’avènement de la pandémie, tous les secteurs d’activités économiques tels que le commerce, l’éducation, l’énergie, l’industrie, les finances et la santé, sont entrain d’accélérer leur digitalisation qui est facilitée par l’accès de la majeure partie de la population aux TIC et à l’internet (particulièrement à travers le mobile) et grâce à plusieurs facteurs favorables dont nous économisons le développement ici. Cette tendance crée des opportunités que nos jeunes talents doivent saisir pour démocratiser les services grâce au numérique, faciliter davantage la vie des populations et participer à l’économie de demain. D’où, la pertinence de ce challenge ADMA qui va promouvoir ces talents et permettre le partage d’expérience et de bonnes pratiques dans ce domaine prometteur du numérique.

Quel regard portez-vous sur l’évolution des talents et des compétences  africains ?

A l’heure actuelle, on assiste à un développement fulgurant du numérique dans tous les domaines de l’activité humaine en Afrique particulièrement. Le principal facteur déterminant pour la réussite de cette digitalisation est le capital humain. Nous assistons en effet au développement et au foisonnement de talents et de compétences dans le domaine du digital mais nous n’avons pas encore atteint la taille critique dont l’Afrique a besoin.

Au-delà de cette problématique quantitative, nous pensons que les curriculas doivent intégrer les plus en plus des technologies avancées (IA, IOT, Big Data, etc.) mais aussi des soft skills indispensables pour favoriser l’entreprenariat et l’émergence de startups. Nous pensons que l’emploi et l’auto-emploi dans le domaine du numérique sont des solutions au chômage des jeunes en Afrique. Les politiques publiques doivent donc y apporter une attention particulière.

Selon vous, qu’est-ce que ce concours pourrait apporter de plus aux managers sélectionnés ?

Ce concours permettra aux managers sélectionnés de  mieux faire connaitre leur produit/solution, de devenir des champions mais aussi d’être des références  dans leurs domaines respectifs surtout pour les jeunes qui hésiteraient à se lancer dans ce secteur porteur pour l’Afrique. Ce concours permettra également d’installer chez ces managers un esprit de compétitivité, de créativité et d’innovation nécessaire à une prise de conscience de leur potentiel sans lequel le développement du numérique, catalyseur du développement économique et social n’est pas possible.

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