Interview de Wim VANHELLEPUTTE, DG de MTN Côte d’Ivoire: “Garantir la haute disponibilité des infrastructures”

MTN DGMTN vient d’inaugurer un Data Center nouvelle Génération de Côte d’Ivoire pour un investissement de 3 millions d’euros. L’Opérateur compte fournir aux entreprises (TPE, PME, grands comptes) et organisations publiques des ressources informatiques sécurisées, performantes et compétitives. Cio Mag a rencontré Wim VANHELLEPUTTE, Directeur Général de MTN Côte d’Ivoire, à l’occasion de la 5ème édition de l’IT Forum tenue le 6 juin à Abidjan. Une rencontre qui a réuni plus d’une centaine de participants majoritairement composés de DSI. Une occasion pour lui de rassurer les professionnels de l’IT ivoiriens sur les hautes garanties de sécurité offertes par ses services de backup et de Cloud. Cio Mag : Le 5 juin dernier, vous avez inauguré le 4ème Data center. Quels sont les enjeux de cette plateforme ? Nous étions déjà dotés de plusieurs Data centers, y compris un à l’intérieur du pays. Toutefois, le renouvellement des équipements afin de répondre à l’innovation et de préparer les revenus futurs est une constante du métier des télécommunications. C’est donc la raison pour laquelle il est devenu nécessaire de renouveler et redynamiser notre parc. Dès 2011, nous avons mis en service un centre de données moderne, appelé Technology Center, en Zone 3. Avec l’inauguration de ce dernier e centre, nous sommes à quatre data centers en Côte d’Ivoire. Nous avions commencé nos travaux au mois de novembre 2013 pour être opérationnels au mois d’avril 2014. En tant qu’opérateur global, ces centres de commutations nous permettent d’héberger nos propres solutions métiers mobile, WiMAX, 3G, 4G, fibres etc… mais aussi d’offrir des services dédiés à des tiers clients. Ces clients peuvent désormais installer leurs serveurs dans ces Data centers soit, en mode d’hébergement physique, soit en mode virtuel. La troisième étape consiste à déployer les services de Cloud pour leur permettre de basculer tout ou partie de leurs ressources informatiques – des applications métiers, au hardware, en passant par les bases de données etc… Nous avons la capacité et les ressources techniques nécessaires pour héberger intégralement tous types de ressources informatiques au sein de nos espaces. Nous avons aussi les accès nécessaires pour fournir aux clients des connexions fiables en fonction de leurs besoins (3G ou 4G, Wimax, fibre etc…) en leur donnant accès de façon sécurisée et transparente à leurs données partout dans le monde. CM : Quels sont les avantages de ces offres ? Nous nous engageons d’abord à garantir à nos clients la disponibilité des actifs 24/7/365 et une continuité de service, mais aussi la localisation de leurs données sur le territoire ivoirien avec un très haut niveau de sécurité. De ce fait, le client pourra s’affranchir des contraintes techniques et surtout de coûts d’investissement. Pour les jeunes ou petites entreprises, la solution d’hébergement que nous leur offrons, leur permet de se concentrer sur leur métier, et sur leur développement avec des coûts d’investissement largement avantageux. Pour les plus grandes entreprises, les économies d’échelle sont non négligeables avec une réduction des coûts liée aux espaces de stockage et à la consommation optimisée d’énergie. Nous visons aussi bien la clientèle nationale qu’internationale. CM : Quel est le modèle économique que vous mettez en œuvre ? Avec la fibre optique terrestre notamment la liaison WACS, nous offrons la possibilité de relier via nos solutions à des banques au niveau régional, des représentations de grandes multinationales, des ONG, les services de l’administration publique ou encore de l’Etat pour héberger leurs données en backup en Côte d’Ivoire. Nous adressons également au marché des petites et moyennes entreprises locales avec des solutions de Cloud très avantageux. Nous avons réduit au maximum le seuil d’accès pour permettre aux petites entreprises en création de faire héberger leurs données dès le lancement des activités. Comme expliqué, ces solutions d’hébergement leur permettent de s’affranchir de toutes contraintes techniques, mais aussi de réaliser des économies sur les investissements d’équipements de base types serveurs- souvent surdimensionnés pour leurs besoins-afin de se concentrer sur leur cœur de métier. Il s’agit d’un mode de facturation complètement transparent intégrant la proportionnalité entre les charges et les revenus. Si le revenu ne suit pas pour le client, ses besoins sont corrélativement moins élevés. Il ne payera donc que ce qu’il consomme. Pour l’heure, nous avons déjà enregistré 4 grands comptes qui ont fait le choix de déporter leurs données en backup dans notre Datacenter situé en zone 3. Nous sommes encore dans une phase de sensibilisation et d’information du marché, de sensibilisation sur les avantages du Cloud. CM : On a coutume de dire que les infrastructures ne suivent pas en Afrique pour fournir de bons services de Cloud. Que répondez-vous à cela ? Nous venons de réaliser d’importants investissements de l’ordre de 2 milliards de FCFA (3 millions d’euros) pour le déploiement d’un Datacenter de dernière génération. Nous garantissons les mêmes niveaux de SLA que les grandes firmes multinationales. Aujourd’hui, notre catalogue n’a rien à envier à celui des géants américains du Cloud, comme Amazon, Google, IBM ou encore Microsoft. Je tiens à rassurer les entreprises qu’aujourd’hui, les infrastructures ne constituent plus un frein au développement du Cloud. Au contraire, nous apportons une solution réglementaire aux entreprises qui ont une obligation de faire héberger leurs données au niveau local. CM : Et en termes de connectivité ? Si toutes les applications sont centralisées, la connectivité doit obligatoirement suivre. La connexion reste encore le tendon d’Achille pour le développement du Cloud. Mais, nous offrons à notre clientèle plusieurs alternatives à cela comme le WiMAX, la fibre, la 3G. Nous apportons une solution fiable au problème de connexion. De plus en plus, les grandes entreprises déploient des accès en fibre optique pour faire des interconnexions entre les différents sites (filiales, siège social) pour résoudre ce problème de connexion. C’est le cas de grandes banques de la place. Aujourd’hui, la fibre optique est le moyen de transmission le plus fiable en termes de débit et de qualité de services. Jusqu’à 8 Mbits/s, nous orientons les clients PME/PMI vers l’offre WiMAX et enfin, la 3G pour le grand public. Nous poursuivons les investissements pour augmenter et améliorer la couverture en 3G et fibre optique pour couvrir les zones industrielles, les grandes agglomérations ou encore des zones simplement couvertes par le réseau cuivre. D’ici peu, les connexions seront plus robustes de façon à surmonter les inhibitions liées au développement du Cloud. CM : Les revenus de la voix baissent. Quels sont les nouveaux relais de croissance pour MTN en Côte d’Ivoire ? Effectivement, les revenus de la voix classique baissent partout dans le monde. Mais, cela est moins vrai en Afrique qu’en Europe. Même si les revenus stagnent en Afrique, il existe encore quelques proches de couverture notamment dans des zones rurales pour accroitre les revenus du secteur. Ceci étant, pour asseoir un minimum de croissance dans les deux prochaines années, les opérateurs se doivent de se réinventer en investissant sur de nouveaux relais de croissance. Pour le grand public, il s’agit du mobile money dont MTN a été le précurseur en Côte d’Ivoire avec MTN mobile money, et des applications Data associées au contenu local afin d’accompagner le développement de la 3G. Pour le segment professionnel, il faut aller davantage vers de l’hébergement, le partage de serve
urs et le Cloud. Il y a un important travail de sensibilisation et d’information à faire auprès des professionnels du secteur pour les amener à franchir le pas. Nous comptons aider et accompagner progressivement les DSI ivoiriens à passer le cap. D’ici peu, nous allons profondément bouleverser l’écosystème Cloud en Côte d’Ivoire.

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