Maroc Digital : jamais sur le banc de touche, toujours au fond des filets !

A l’occasion de la Coupe du Monde de Football 2018 qui se déroule en Russie, la Rédaction de CIO Mag vous invite à découvrir l’Afrique qui gagne, à travers une incursion dans l’écosystème numérique des cinq (5) nations engagées dans la compétition : l’Egypte, le Nigéria, la Tunisie, le Sénégal et le Maroc.

(CIO Mag) – Au Maroc, le numérique… un match qui ne date pas d’hier ! En effet, l’intérêt pour un modèle de développement plaçant au cœur des enjeux la transformation numérique, remonte à une prise de conscience d’environ deux décennies. Grâce à un « programme d’entrainement intensif », c’est tout le projet e-gouvernement qui est propulsé dans la lucarne. Il est défini dès 2009 comme « priorité stratégique d’envergure nationale ». Son nom d’attaque : Plan Maroc Numérique 2013. Son objectif de buteur : promouvoir le secteur des IT au Maroc et les services en ligne de l’administration marocaine (e-gov).

Et comme il ne joue pas solo, en 2016, le Plan Maroc Digital 2020 fait office de remplaçant et pousse le dribble plus loin dans une deuxième mi-temps des plus physique ! Une feuille de match encore plus volontariste est née. Faire du Maroc l’un des trois pays les plus performants de la zone Moyen-Orient/Afrique en matière d’infrastructures Datacom et d’environnement d’affaires IT est désormais à portée de tir.

Doubler le nombre (de tirs) de professionnels du numérique formés chaque année au Maroc pour atteindre 30.000 par an à horizon 2020. Accélérer le sprint de la transformation numérique en s’appuyant sur trois volets : lancement de projets structurants e-gov, résorption de la fracture numérique à travers l’alphabétisation numérique, développement d’une palette de services sociaux numériques couvrant l’agriculture, la santé, l’éducation et l’inclusion financière. Et enfin, la transformation de quatre secteurs critiques de l’économie nationale : la logistique portuaire, la gestion urbaine, la santé et le commerce, ainsi que les PME.

Et avec ceci en toile de fond : faire du Maroc un hub numérique régional. Pour ce faire, le Plan vise à atteindre un taux de croissance de l’offshoring de 5 à 10 % par an, et décrocher grâce à un « marquage individuel serré », la place de premier hub numérique d’Afrique francophone et de deuxième hub numérique d’Afrique, après l’Afrique du Sud ! Le Maroc numérique sur les marches du podium…

Début 2018 a vu le lancement de l’Agence de développement du digital. Muée en véritable Digital Lab, elle accompagne l’accélération numérique du pays et la mise en œuvre de la stratégie de l’Etat dans le domaine du développement de l’économie numérique, l’encouragement de la diffusion des outils numériques et de la promotion de leur utilisation auprès de la population. Dans l’intervalle, le secteur privé en véritable Lionel Messi emboite le pas au public, notamment le monde de la Fintech avec une digitalisation accrue des services bancaires. Le Maroc, jamais sur le banc de touche, a choisi de jouer toutes les compétitions du digital… d’en organiser à domicile comme d’être présent sur d’autres terrains de jeux aussi décisifs.

Le souk de Derb Ghallef à Casablanca, haut lieu de l’IT.

Acteurs clés : personnalités ou entreprises

Moulay Hafid Elalami, Ministre marocain de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Économie numérique. C’est l’attaquant et le capitaine d’équipe. Il a su porter un vrai projet d’accélération numérique en insufflant une stratégie transversale et opérationnelle du digital au Maroc. Le projet e-gov symbolise en grande part le succès de cette vision qui ne finit pas de mettre la balle au fond des filets.

Saloua Karkri-Belkeziz, Présidente de la Fédération des technologies de l’information, des télécommunications et de l’offshoring (APEBI). C’est Paul Pogba, le milieu de terrain efficace et qui joue en toute intelligence. Elle accompagne la profession sur des dossiers et projets capitaux pour le secteur en devenant via sa fédération, l’interlocuteur privilégié des autorités de tutelle, se positionne au centre de l’Ecosystème NTIC et contribue à la dynamique continentale de coopération sud-sud. Grâce à une approche orientée business, sur l’Offshoring à valeur ajoutée et sur l’e-Commerce, la parole de l’APEBI compte aujourd’hui dans le Maroc Digital.

A son tour, Mohamed Saad, Président de l’Association des Utilisateurs des Systèmes d’Information au Maroc (AUSIM) œuvre activement dans l’esprit de développer et de vulgariser l’usage des Technologies de l’Information au Maroc. Sorte de « mini-FIFA » locale, elle regroupe en son sein un écosystème complet où administrations, banques, assurances et organismes utilisateurs de systèmes informatiques se côtoient et échangent autour d’un objectif commun : réfléchir, proposer, vulgariser et in fine accompagner un secteur où l’encouragement à l’innovation est le nerf de la guerre… le but que l’on doit marquer d’entrée de jeu en somme, pour toujours garder l’avantage !

Chiffres clés (accès au téléphone mobile, accès internet)

Selon les derniers chiffres du régulateur, l’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT), près d’un Marocain sur trois dispose de deux cartes SIM. Le nombre d’abonnés mobiles atteint ainsi près de 44 millions à fin 2017 en hausse de 5,8% par rapport à 2016, soit un taux de pénétration de 126%.

Les performances les plus importantes ont été enregistrées par le parc mobile 4G qui a atteint plus de 6,8 millions de clients à fin décembre 2017, contre 2,8 millions de clients à fin 2016, soit une hausse annuelle de près de 143% ainsi que par le parc de la fibre optique (FTTH) qui, même s’il reste modeste (36.347 abonnés) a tout de même augmenté de 241%!

Au niveau d’internet, le Maroc occupe la 2e position dans le classement des pays les plus connectés en Afrique, selon une étude publiée par Internet Live Stats. Les Marocains sont 20.068.556 internautes sur une population estimée à 34.817.065, le Maroc occupe la 33e position des pays les plus connectés au monde avec un taux de pénétration qui s’établit à 57,6%.

Notes (sur 5) : infrastructures (3,5/5), formation (3/5), startups (4/5), gouvernance (4,5/5)

Amine MERNISSI


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