Afric’innov, un programme Afrique pour Innovation, travaille pour le renforcement des capacités des structures d’accompagnement à l’entrepreneuriat innovant en Afrique. Il a été lancé en octobre 2016 avec pour objectif, d’aider à la professionnalisation du soutien à l’entrepreneuriat en Afrique.
(CIO Mag) – Avec un financement de l’Agence Française de Développement (AFD), l’Institut de la Recherche pour le Développement (IRD), l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), le groupe Orange, l’association AfricaFrance et l’association Bondy Innovation, en collaboration avec les incubateurs partenaires, le CTIC (Sénégal), le CIPMEN (Niger), La Fabrique (Burkina Faso), et Etrilabs (Bénin) ont lancé un dispositif de prêts d’honneur : le Fonds Afric’innov.
Ce fonds a pour ambition de fournir les financements nécessaires aux frais de début de parcours “frais de recherche et développement, prototypage, travail sur le business plan, conseil fiscal et juridique” que les banques commerciales considèrent trop risqués. Le fonds s’attache aussi à servir les petites structures trop éloignées des grands bailleurs privés ou publics. Ce fonds est doté d’un montant initial de 450 000 euros, apporté par l’Agence Française de Développement (AFD) dans le cadre du programme Afrique Innovation sera lancé ce mardi 17 octobre 2017 à Dakar, selon un communiqué qui nous est parvenu.
Financement de premier obstacle
Selon les initiateurs, “le financement est un enjeu majeur pour les entrepreneurs et conditionne leur réussite. Comment faire ses preuves sans financement ? Comment développer un prototype sans moyens financiers? Les banques commerciales et les investisseurs restent souvent frileux à l’idée d’accorder un crédit à une startup qui n’a pas encore fait ses preuves ou qui n’a pas développé de prototype.
Financement d’amorçage en Afrique
En France, les startups peuvent bénéficier de certaines aides publiques ou semi-publiques pour les aider à passer le cap du début de parcours. Les prêts d’honneur sont des prêts à taux zéro et sans garantie. Ils sont, depuis une vingtaine d’années, des outils essentiels de la réussite des politiques publiques d’encouragement à l’entrepreneuriat. En Afrique, et en particulier en Afrique subsaharienne et francophone, le système de financement des startups est dans la plupart des pays, insuffisant ou défaillant : peu de garantie de prêt, peu de subventions publiques, pas de plate-forme de prêt d’honneur. Tandis que les structures d’accompagnement de startups se développent, les outils financiers restent les grands absents.
Un prêt d’honneur
Il s’agit d’un prêt à taux zéro, accordé non pas à la startup, mais à l’entrepreneur lui-même. Il est versé directement sur le compte courant du porteur de projet. C’est une condition contraignante, qui a pour but d’assurer le remboursement, étant donné qu’aucune garantie, caution, ni apport n’est demandé au porteur de projet. Cependant, pour la startup, il sera non intrusif au capital, permettant un éventuel effet de levier auprès d’autres sources de financement.
Adossé à des incubateurs africains partenaires (CTIC, CIPMEN, La Fabrique et Etrilabs), ce nouveau fonds prêtera aux entrepreneurs “des sommes comprises entre 10 000 et 30 000 euros, remboursables en 24 mois, sans caution, sans intérêt, et sans intrusion au capital”, précisent les responsables du fonds.
Le fonds actuellement doté par l’AFD à hauteur de 450 000 euros, pourra à terme être abondé par d’autres partenaires. Les remboursements seront logés en zone UEMOA pour répondre aux besoins d’autres porteurs de projets. Le financement d’amorçage des entreprises incubées ou des projets (disposant au préalable d’une existence juridique) se fera sous la forme d’avances remboursables.
Le sourcing des projets à financer est assuré par les incubateurs africains, dans leur zone d’action. Ensuite, chaque dossier est revu par un expert externe, afin d’émettre un avis technique objectif sur l’attractivité du dossier et de formuler au promoteur des conseils et orientations d’amélioration.
L’AFD est la banque française de développement. Publique et solidaire, elle s’engage sur des projets qui améliorent concrètement le quotidien des populations, dans les pays en développement, émergents et l’Outre-mer. Intervenant dans de nombreux secteurs – énergie, santé, biodiversité, eau, numérique, formation. L’AFD accompagne la transition vers un monde plus sûr ; plus juste et plus durable, un monde en commun. Son action s’inscrit pleinement dans le cadre des objectifs de développement durable (ODD). Présente dans 108 pays via un réseau de 85 agences, l’AFD finance, suit et accompagne aujourd’hui plus de 2500 projets de développement. En 2016, l’AFD a consacré 9,4 milliards d’euros au financement de projets dans les pays en développement et en faveur des Outre-mer.
Joe Marone