L’homme qui tient les rênes de l’économie numérique au Sénégal depuis le dernier réaménagement ministériel, intervenu en septembre 2017, est un produit de l’Ecole Nationale d’Administration (ENA) sénégalaise. Spécialiste d’économie, il a débuté comme Professeur à l’Université Cheikh Anta Diop. Mais il va se révéler au grand public à sa nomination à la tête du ministère de l’Environnement et du Développement durable en juillet 2014 comme l’un des plus jeunes ministres du gouvernement avant de prendre la succession de Yaya Abdoul Kane à la tête du ministère qu’il dirige aujourd’hui. Il aura pour mission de stabiliser et de réformer un secteur stratégique qui devrait servir de pilier essentiel à la réussite du PSE (Programme Sénégal Emergent), le référentiel de la politique économique et sociale du pays. Cela passera nécessairement par l’adoption de benchmarks afin de jauger la maturité numérique du pays par rapport aux meilleures pratiques régionales internationales. Il s’agira, par la suite, d’identifier les forces et les faiblesses du système et de l’infrastructure actuels. En héritant de la stratégie Sénégal Numérique 2025, la boussole de la filière, Abdoulaye Bibi Baldé, aura la lourde tâche de mener quelques 28 réformes et de conduire 69 projets innovants pour un coût global de 1360 milliards de FCFA. Parmi les chantiers prioritaires attendus par les professionnels, il y a incontestablement la réforme institutionnelle d’un régulateur, un peu dispersé et un Collège qui se cherche encore. Et le tout sur des sujets qui s’éloignent de plus en plus des préoccupations des professionnels. Un cadrage institutionnel s’impose pour mieux conduire à l’actualisation des textes législatifs et réglementaires en vigueur qui sont devenus obsolètes (voire aussi enquête Ecosystèmes numériques et télécoms de la Côte d’Ivoire et du Sénégal : deux poids, deux mesures). Le ministre Baldé aura également à conduire une stratégie pour un meilleur accompagnement des startups et une meilleure prise en compte de l’innovation. En réussissant ces paris, il aura ainsi gagné le privilège de transformer le pays et de créer un environnement propice pour les investissements.