Mohamed Hakim SOUFI, Président Directeur Général de Macirvie et de la CIAR, Membre de la Fédération afro-asiatique des assureurs et réassureurs (FAIR) et de l’Organisation africaine des assurances (OAA) :
« Les outils connectés sont d’une importance stratégique dans nos perspectives de croissance et nous allons apporter ces solutions dans notre pays »
Par Véronique NARAME
Mohamed Hakim SOUFI est PDG de Macirvie, une compagnie d’assurance fondée en 2011. Depuis juin, il est également PDG de la Compagnie Internationale d’Assurance et de Réassurance (CIAR). Pour CIO Mag, il dévoile, les choix stratégiques de Macirvie, une société à l’avant-garde de l’innovation.
Macirvie est une filiale de la Compagnie internationale d’assurance et de réassurance (CIAR). « Nos offres sont accessibles aux TPE, aux PME/PMI et aux grands groupes internationaux. Elles répondent aux besoins du marché. Ce qui explique que nous soutenons l’émergence des startups. Macirvie est partenaire des plus grands réassureurs mondiaux et conclut des accords tant au plan local qu’à l’international au profit exclusif de ses clients algériens et des sociétés étrangères de droit algérien. »
Son PDG, Mohamed Hakim SOUFI, explique ce qui a présidé à sa création, en 2011. « Le législateur a voulu séparer les compagnies dommage et vie pour promouvoir, en Algérie, les assurances vie, voyage, santé et collective. » Depuis, Mohamed Hakim SOUFI et son équipe ont fait fructifier la compagnie d’assurance. En 2017, elle affichait un Chiffre d’affaires de 1 400 000 000 dinars (10 211 000 € euros), avec une augmentation de 108% de son bénéfice net après impôts par rapport à l’exercice précédent.
Innovation technologique
Les raisons d’un tel succès sont à chercher dans l’innovation technologique. La compagnie d’assurance est dotée d’un système d’information centralisé pour visualiser les indicateurs clefs de performance (KPI). D’autre part, Macirvie a fait le choix de la communication digitale en utilisant les techniques de l’Inbound marketing (marketing entrant). Pour piloter ces dispositifs et satisfaire la clientèle, la compagnie d’assurance s’est adjoint les services de partenaires locaux et a insisté pour se voir accompagné sur ces projets de Marketing digital par des compétences locales.
Macirvie est également très active sur les réseaux sociaux, notamment sur Facebook, avec 250 000 fans. Son site web connaît une progression mensuelle de 38% de volume de ventes sur l’assurance voyage. « D’autres réalisations sont sur le point de voir le jour, notamment des projets de monétisation digitale d’un de nos nouveaux produits », confie Mohamed Hakim SOUFI.
L’homme qui préside à la destinée de Macirvie sait pertinemment que la technologie est sa meilleure alliée. « A l’heure où les informations circulent à très grande vitesse, et où la finance et la technologie s’imbriquent, le processus de gestion opérationnel des assurances se doit d’être souple, rapide, analytique, lisible et accessible. Nous devons déployer et engager toutes nos ressources pour bâtir un édifice où chaque brique technologique s’emboîte harmonieusement. Le métier d’assureur est en effet en pleine mutation. Ceux qui entameront la négociation de leur virage numérique survivront. Les autres disparaîtront.»
Paiement électronique
Le secteur des assurances s’est d’ores et déjà engouffré dans le numérique. Ainsi, Macirvie a-t-elle développé une plateforme de paiement électronique, en partenariat avec Société Générale Algérie. Et a massivement investi les réseaux sociaux (Facebook, Twitter et Linkedin). Son prochain challenge : l’exploitation des données (Data Mining) et l’Internet des objets (IoT). « Quand la 5G sera déployée en Algérie, nous pourrons mener une vraie réflexion sur le 3.0. En effet, les IoT sont un vrai socle de développement pour notre activité et pour les partenaires avec qui nous travaillons. Ces outils connectés sont d’une importance stratégique dans nos perspectives de croissance et nous allons apporter ces solutions dans notre pays incha’allah. »
Rattraper le gap technologique
Pour Mohamed Hakim SOUFI, l’économie algérienne – et plus globalement l’économie mondiale – va reposer sur la capacité de ses acteurs à maîtriser la 4e révolution industrielle. A charge, donc, pour l’Algérie, qui totalise un parc de près de 42 millions de mobiles (dont plus de 40% de Smartphones), pour une population de près de 40 millions d’habitants, d’entrer de plain pied dans l’ère du numérique pour rattraper le gap technologique. « 29% des foyers sont connectés et 18 millions bénéficient d’un abonnement 3G, souligne le PDG de Macirvie. L’entrepreneuriat dans le numérique explose. Les pouvoirs publics sont déterminés à faire émerger les startups et à investir l’économie numérique en Algérie. »
Pour atteindre cet objectif, l’Algérie s’active à la mise en œuvre de la stratégie du Haut et très haut débit et du Service universel des télécommunications et de la téléphonie mobile. Les autorités soutiennent, de la même manière, le développement des TIC et des parcs technologiques. Enfin, la mise à niveau du cadre juridique va permettre le développement du e-Commerce.
Le renforcement de la formation et de la sensibilisation autour du numérique est également requis, tout comme la réduction des taux de douane pour l’importation de matériel et de services dédiés à la formation digitale et numérique. Enfin, last but not least, il est attendu que soient rendus obligatoires les processus de certifications ISO pour être en conformité avec les normes internationales.
MACIRVIE
Chiffres clés
10 211 000 € de CA en 2017
212 points de ventes
118 collaborateurs directs
+ de 600 collaborateurs au sein du réseau de la Compagnie d’assurance
Le développement du numérique en Algérie
- Loi 2000-03.Ouverture du secteur des Télécoms. Réalisation de Data centers.
- Programme e-Algérie 2013. Déploiement de Data centers à l’échelle nationale et de la fibre optique sur tout le territoire nationale.
- Fond TIC : Fonds spécial d’appropriation des usages et du développement des TIC (FaudTIC) favorisant les hébergements et le développement de contenu «.dz», en exonérant d’impôts et de taxes leur exploitation jusqu’en 2020.
- Loi sur le E-Commerce publiée le 10 mai 2018. Elle fixe les règles générales du Commerce électronique en Algérie.