(CIO Mag) – la Tunisie a abrité du 22 au 23 novembre 2018, le premier séminaire du Projet d’appui au gouvernement ouvert Francophone (PAGOF). Le projet mis en œuvre par Cfi développement médias, Expertise France et financé par l’AFD a pour but d’accompagner les pays francophones membres du PGO, partenariat pour un gouvernement ouvert d’une part ; et d’autre part, d’encourager ceux qui désirent y entrer. A Tunis, se sont donc retrouvés acteurs gouvernementaux, sociétés civiles et partenaires du PGO pour discuter des enjeux et défis rencontrés dans la mise en œuvre du gouvernement ouvert. Deux jours d’activités, animés par l’analyse de diverses thématiques en lien avec le gouvernement ouvert. A travers la présentation des nouvelles tendances et pratiques internationales, les acteurs du gouvernement ouvert tendent vers la mise en place d’une plateforme de collaboration entre gouvernants et société civile.
L’exemple de réussite de ce processus en Afrique francophone, c’est bien la Tunisie. Le ministre de la fonction publique, de la modernisation de l’administration et des Politiques publiques déclarait au début du séminaire : « Le gouvernement ouvert s’érige aujourd’hui comme une nécessité qui conditionne le développement économique et social et représente un vrai défi pour consolider les bases de la stabilité politique et pérenniser la démocratie. »
Les enseignements du PAGOF 1
S’il y a un fait à mettre à l’actif de ce séminaire et qui a été identifié comme un pas important, c’est le fait que le PAGOF ait réussi à mettre ensemble, pour la première fois ; et ce pour plusieurs pays, gouvernements et société civile autour de la thématique du gouvernement ouvert. Ce qui fait retenir que le processus du gouvernement ouvert ne peut aboutir sans la co-création, le co-travail et la coréalisation. Un esprit participatif que tous les acteurs sont censés cultiver. Car comme le dirait un des participants, « le gouvernement ouvert, c’est la co-création pour du win-win ». Cet élan, tous les pays participants à ce forum ont émis le vœu de le voir se pérenniser.
La société civile a été encouragée à se positionner comme partenaires des gouvernants. Des ateliers ont été déroulés à propos pour apprendre et partager les meilleurs éléments de langage pour le plaidoyer. Les administrations présentes ont été fortement incitées à expérimenter le gouvernement ouvert qui constitue un réel outil pour une adhésion et une consultation des populations aux politiques développées par les dirigeants. Ce qui a pour conséquence, la mise en confiance de tous les acteurs et donc la cohésion sociale. Le gouvernement ouvert améliore ainsi la gouvernance et responsabilise chaque acteur de la société.
La Côte d’Ivoire, le rendez-vous des évaluations
Au terme de la première édition du séminaire du PAGOF à Tunis, les participants se sont donnés rendez-vous en Côte d’Ivoire en 2019. Ce sera le rendez-vous d’évaluation de la mise en œuvre des enseignements de Tunis. Mais aussi, ils ont convenu de se retrouver pour évaluer la mise en œuvre du processus du Partenariat pour le gouvernement ouvert (PGO) par les pays ayant déjà adhéré ; tout en évaluant pour ceux qui s’engageraient, leur processus d’éligibilité. L’idée du PAGOF étant de construire une communauté francophone du gouvernement ouvert, à Abidjan 2019, il sera aussi question de validation d’outils du PGO en français. C’est l’une des recommandations phares de Tunis. A noter également la volonté des différents acteurs à travailler ensemble sur des projets communs pour les différents pays.
Encourager l’ouverture des gouvernements, en donnant le droit aux populations d’accéder aux documents et aux procédures de leurs gouvernements pour la transparence et une gouvernance participative et responsable ; introduire l’innovation dans les administrations et services publics, booster l’innovation dans tous les secteurs… les enjeux du PGO sont d’un intérêt général. Le PAGOF compte apporter son expertise technique à cette démarche des pays d’Afrique francophone. Il accompagnera durant trois ans les pays membres du PGO et ceux qui désirent y adhérer. Le Burkina, la Côte d’Ivoire et la Tunisie bénéficient d’ores et déjà de cet accompagnement. Au total 16 pays d’Afrique francophone étaient présents à ce séminaire.
Souleyman Tobias