(Cio Mag) – La plateforme de vérification d’information, Africa Check va dire au revoir à son fondateur Peter Cunliffe-Jones (photo). Ce dernier, avant son départ, laisse un « testament » de quatre leçons à la communauté des fact-chekeurs pour pérenniser sa vision à travers la plateforme Africa Check : « Promouvoir la précision dans le débat public et dans les médias en Afrique ». L’idée étant d’outiller les communautés africaines, les médias, décideurs et tout acteur du débat public à combattre la désinformation. Dans un article ‘’d’au revoir’’ sur son blog, Peter Cunliffe-Jones identifie quatre axes pour contrer les fake-news.
En premier, le fondateur de Africa Check invite à mettre l’accent sur ce qui est juste et nonce qui est seulement faux. Ce faisant, les populations pourront avoir la vraie information. Il fait observer que les fausses informations de nos jours ont une vitesse exponentielle de propagation avec les technologies nouvelles de communications. Une réalité qui oblige à faire plus d’effort dans la communication de masse, la sensibilisation et la formation des communautés avec les outils adaptés à leurs réalités ; dans leurs langues locales notamment.
Deuxièmement, il met en lumière la nécessité de toujours « rechercher le noyau de la vérité dans une fausse déclaration ». Et pour cause, il précise que « avoir “raison” ne suffit pas pour remporter un débat ». « Si nous tenons compte de l’expérience vécue de nos lecteurs ou du noyau de la vérité dans un argument erroné, les conclusions de notre vérification des faits auront plus de chance d’être acceptées », ajoute-t-il.
Face aux tords que cause les fausses informations aux communautés, le fondateur d’Africa Check invite la communauté de fact-chekeurs à aller au-delà de la démarche journalistique de vérification des faits. Il propose dans son billet les pistes suivantes :
- identifier et réduire la circulation de la désinformation préjudiciable
- s’assurer que les informations exactes soient largement disponibles
- s’assurer que les utilisateurs aient une compréhension plus précise des sujets abordés
- propager les compétences de vérification des faits et sensibiliser le grand public.
Sa quatrième conviction l’amène à encourager l’extension du réseau des fact-chekeurs. Cette recommandation, si elle va aux équipes d’Africa Check, elle va aussi à toutes les initiatives contre la propagation de fausses informations dans le monde. Présente au Sénégal, en Afrique du Sud, au Kenya et au Nigeria, les équipes d’Africa Ckeck ont désormais le défi de couvrir tout le continent et d’aller au-delà.
Membre du programme de fact-checking de Facebook, Africa Check est aussi lauréat du deuxième prix francophone de l’innovation dans les médias en 2017. Après sept ans, Peter Cunliffe-Jones quitte Africa Check et se réjoui qu’aujourd’hui, le monde entier a pris conscience du danger des fausses informations. De plus en plus répandues avec l’effet Internet, ces fausses informations pourront diminuer avec l’accroissement du fact-checking, espère Cunliffe-Jones.
Souleyman Tobias