(CIO Mag) – La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) dans le commerce en ligne sera désormais instaurée au Cameroun selon une décision du gouvernement rendue publique par le ministère camerounais des Finances. Il est selon lui question de soumettre à partir de l’année en cours, opérations de ventes et prestations de services exécutées en ligne.
Les plateformes dédiées à ces transactions seront obligées de déclarer et de reverser la TVA sur les transactions effectuées par les Camerounais selon la loi des Finances. Sont également prévus à travers cette voie de commerce, la mise en œuvre des modalités simplifiées d’immatriculation, de collette et de reversement de ladite TVA.
Pour des économistes comme le camerounais Emmanuel Kugne, joint par CIO Mag, cette décision est « une affaire compliquée ». Et pour cause ?
« On se pose encore la question de savoir comment cette décision sera appliquée sur le plan pratique. Parce que c’est assez difficile. Le ministère des finances lui-même ne dit pas de façon détaillée comment seront effectuées les opérations. C’est beau de le décider mais l’application suscite encore des interrogations. Je ne pense pas aussi que les services des impôts compétents aient déjà les technologies adéquates », analyse-t-il.
Toutefois, il apprécie cette décision qui vise l’élargissement de l’assiette fiscale.
« On peut constater déjà que le budget de l’Etat a diminué mais ce qui diminue en réalité ce ne sont pas les recettes fiscales. Lesquelles ont d’ailleurs augmenté de près de 250 milliards. Ce qui diminue, c’est par exemple la part de la recette pétrolière. Ainsi la pression fiscale augmente. Pour qu’elle ne se fasse pas trop ressentir, l’État a décidé d’appuyer sur la niche du commerce électronique », a également ajouté l’économiste Emmanuel Kugne.
Rappelant que d’autres secteurs ont aussi été hypothéqués, il craint que ces solutions ne suffisent pas pour réaliser tous les recouvrements espérés.
Aurore Bonny, Cameroun