Jonathan Sinivassan : « Pour l’Agence de développement économique et d’innovation de la ville de Paris, l’Afrique est une priorité »

Dédiée pour l’essentiel à l’accompagnement des start-ups tournées vers l’émergence des villes durables, l’Agence de développement économique et d’innovation de la Ville de Paris accorde un intérêt particulier aux initiatives africaines dans ce secteur. Jonathan Sinivassan, chargé des questions internationales au sein de Paris&Co, nous présente le modèle et la stratégie d’accompagnement des start-ups par l’Agence.

CIO MAG : Comment accompagnez-vous les start-ups qui se lancent dans l’économie verte en Afrique ?

Jonathan Sinivassan : Au sein de l’Agence, nous disposons d’une quinzaine d’incubateurs sectoriels dans la métropole parisienne. Ils activent dans la smart food, l’e-sport, la santé, le tourisme et dernièrement les fintech. L’idée est d’accompagner, via les programmes d’incubation, les entreprises qui ont été sélectionnées après un appel à candidature.

S’agissant de la ville durable et de la croissance verte, nous avons mis en place un pôle spécifique. Il est composé de trois incubateurs : un sur l’économie sociale et solidaire, un autre sur la mobilité urbaine et le dernier sur l’immobilier de demain. Sa vocation est d’accompagner les entrepreneurs sur la thématique immobilière et l’innovation.

Quels types de start-ups avez-vous accompagnées ces dernières années ?

Nous accompagnons les start-ups parisiennes de nos incubateurs et les aidons à se développer. Mais également à prendre le leadership du marché dans leur thématique, à travers l’intégration à l’écosystème parisien de l’innovation. Nous les présentons à nos membres fondateurs et partenaires, au premier rang desquels les grandes entreprises. Nous les mettons en connexion avec les acteurs majeurs opérant dans leurs secteurs d’activité. Et aidons aussi les entreprises étrangères innovantes, notamment africaines, du secteur de la ville durable, à venir travailler et collaborer sur le marché européen à partir de la France et de Paris en particulier.

De nombreuses start-ups ivoiriennes ou sénégalaises ont récemment pu bénéficier des programmes d’accélération spécifiques de Paris&Co, grâce au partenariat déployé avec les Affaires étrangères à Paris. Les périodes d’incubation ou d’accélération durent de deux à trois semaines. Parmi ces entreprises, By Feeling du Sénégal, la start-up tunisienne d’Amini ou la Camerounaise Traveller… Les exemples sont nombreux et récurrents.

Les projets provenant d’Afrique sont-ils de plus en plus importants ?

Pour l’Agence, l’Afrique est une priorité en termes de partenariat géographique. Sur le continent africain, nous avons mis en place une quinzaine de partenariats, tant sur la zone francophone qu’anglophone. L’idée, c’est de faciliter la circulation d’entrepreneurs entre la France et l’Afrique, à travers des appels à candidature et des bootcamps, que nous avons spécifiquement mis en place sur ce continent.

Les grands prix d’innovation de la ville de Paris, dans la catégorie internationale, ont exclusivement été dédiés, cette année, aux entrepreneurs africains. Lors des événements que nous organisons, comme le hacking de l’hôtel de ville, nous faisons venir des chefs d’entreprise africains pour présenter leur activité. Et ils sont actuellement de plus en plus nombreux à avoir développé des solutions innovantes. A charge à présent de développer, à partir de Paris, leurs solutions sur toute l’Europe continentale.

Que doit faire un porteur de projet sur la ville durable pour bénéficier de l’accompagnement de votre Agence ?

Si vous êtes entrepreneur africain dans le secteur de la ville durable, vous pouvez être accompagné par nos services, notamment en répondant à nos appels à candidature. Mais aussi, en candidatant aux grands prix d’innovation de la Ville de Paris. Ou en participant à nos événements, notamment le hacking de l’Hôtel de Ville. Vous avez la possibilité d’accroître votre visibilité et de vendre votre solution/produit via nos programmes d’accélération localisés à Paris.

Article paru dans CIO Mag N°61 de Décembre 2019 – Janvier 2020

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