Une “cour suprême” de 40 membres dont les 20 premiers sont connus et 130 millions de dollars. C’est le prix de la transparence que veut afficher Facebook dans le traitement des contenus litigieux sur le réseau social. Annoncé le 6 mai dernier, le conseil de surveillance est un organe indépendant qui devra désormais avoir le dernier mot sur des questions liées à la sécurité des données et la liberté d’expression sur Facebook.
(Cio Mag) – Mark Zuckerberg sacrifie une partie de son super pouvoir. Le conseil de sécurité qui se met en place va devoir quelques fois le contraindre et le contredire dans la prise de certaines décisions importantes en liant avec la modération de contenus, la sécurité et la liberté d’expression sur le réseau social. En clair, Facebook ne devrait plus être la seule à décider de ce qui devrait être dit ou bloqué sur le réseau social ; encore moins de la manière dont devront être gérées les données personnelles des milliards d’usagers. Le processus a démarré en 2019, avec la montée des critiques.
Aujourd’hui, les 20 premiers membres du conseil de surveillance sont connus. A en croire Facebook, ils sont indépendants et disposent d’un fonds de 130 millions de dollars pour fonctionner. Les 20 premiers membres du conseil ont aussi la responsabilité de sélectionner 20 autres pour former une équipe de 40 personnes. De profils différents et des quatre coins du monde, leurs expertises dans les domaines du droit numérique, de liberté d’expression, de gestion de contenus, etc. reste un atout.
En amont, Facebook s’est engagé dans une démarche ouverte et consultative. « Nous avons sollicité les commentaires, des critiques des partisans de Facebook, en organisant un processus de consultation mondiale d’ateliers et de tables rondes avec plus de 650 personnes dans 88 pays différents », soutient la firme.
27 pays, 23 langues environs sont ainsi représentés pour l’heure dans ce conseil de surveillance. Facebook s’est engagé à respecter ses décisions sauf si elles sont contraires à la loi. Mais l’équipe de Mark Zuckerberg avoue que c’est un nouvel apprentissage qui commence et il ne sera pas sans accroches. Si Facebook se prépare à des désaccords, elle dit mettre l’accent sur l’indépendance de l’équipe dont elle ne peut révoquer les membres.
Toutefois, le conseil de surveillance ne connaîtra pas des problèmes quotidiens liés au réseau social. Sa saisine reste une longue procédure à définir et à maîtriser. Ce dont on peut d’ores et déjà se réjouir peut être, c’est la volonté de Facebook à ne plus décider toute seul du sort des milliards de personnes qui se connectent au quotidien sur sa plateforme.
Souleyman Tobias