Sur le continent où les besoins en compétences numériques s’accroissent au rythme de la transformation digitale, l’Ecole internationale de graphisme (EIG) a décidé d’adresser durablement cette problématique en formant les jeunes à l’emploi.
(CIO Mag) – A peine a-t-elle soutenu sa licence en gestion des ressources humaines que déjà, Gloria Oladjidé, 23 ans, s’est inscrite en web design à l’EIG Bénin. « Etant à l’ère du numérique, j’ai jugé opportun de compléter mes compétences en ressources humaines avec du web design. Cela me permet d’avoir plusieurs cordes à mon arc et d’acquérir de nouvelles connaissances. » En formation sur le site de Cotonou [capitale économique du Bénin], elle vient de boucler cinq mois de cours.
Moctar Omar, Burkinabè de 24 ans, de niveau Terminal, a renoncé à sa passion de motard : « je peux perdre la vie à tout moment dans un accident. » A Cotonou depuis huit mois où il suit une formation en montage vidéo et cadrage, le jeune-homme se sent déjà apte à exercer. « Comme je travaillais beaucoup avec les artistes, j’ai voulu profiter de ces relations en faisant une formation qui m’apportera une plus-value dans ce domaine », tient-il à faire savoir.
Pédagogie singulière
A l’instar de Gloria et Moctar, les profils d’apprenants à l’EIG sont très variés. Cette école professionnelle qui siège à Cotonou depuis 2017, accueille pour ses formations modulaires de trois mois à deux ans, des étudiants, fonctionnaires, demandeurs d’emploi,… Elle leur propose des métiers de la communication visuelle et du numérique tels que le design graphique, le maquettisme PAO, le montage vidéo, le motion design, le web design, le développement web et mobile,… Avec l’avantage d’une pédagogie axée sur un apprentissage 100% pratique, en renfort aux notions théoriques.
« A l’EIGB, ce n’est pas comme dans d’autres écoles où il faut suivre un cours magistral à mémoriser pour obtenir des notes. La formation est pratique et on touche du doigt les réalités en entreprise. Nous travaillons sur des projets qui sont corrigés par nos encadreurs », témoigne Gloria. A Moctar de renchérir : « Notre effectif était de 25 au départ mais il y a eu beaucoup d’abandons à cause de la rigueur de la formation. »
L’Ecole internationale de graphisme innove en élaborant un emploi du temps de cours assez flexible à ses apprenants. Ceux-ci disposent de leur matinée ou des après-midi pour approfondir les notions apprises. Des ateliers graphiques sont également organisés à l’intention des apprenants pour renforcer leurs capacités, et aux employés ou vacanciers pour leur enseigner les notions de base en graphisme ou en audiovisuel. Certaines structures optent pour des formations continues intra et extra entreprises.
Impacter la jeunesse africaine
La 4e promotion en graphisme et audiovisuel a été mise sur le marché ce 29 mai. Vêtus de leurs toges bleues assorties d’une écharpe jaune à l’effigie de l’EIGB, une vingtaine d’apprenants ont reçu leurs certificats. « Nous avons contribué et nous continuons à réduire le taux de chômage en Afrique en créant l’EIG qui forment les jeunes dans les métiers créatifs », assure Firmin Tovodounnon, promoteur de l’EIG dont 80% des apprenants trouvent un emploi avant ou à la fin de leur formation.
L’école a noué des partenariats avec l’Université d’Abomey-Calavi (la plus grande université publique du Bénin) et l’Institut de formation et de recherche en informatique (IFRI) pour former leurs étudiants. Quant à l’Ecole des métiers du marketing et de la vente (EMV), elle permet aux apprenants de l’EIG prêts à être employés de se doter de compétences commerciales. Des partenariats sont noués avec d’autres entreprises pour bénéficier de stage de fin de formation.
Avec plus de mille apprenants déjà diplômés et des milliers d’autres formés lors des ateliers graphiques, l’EIG s’étend au Mali et au Burkina-Faso. « Nous travaillons à élargir notre réseau de formation en Afrique en continuant à impacter la jeunesse qui est un levier de développement », promet Firmin Tovodounnon. Objectif : combler le manque de compétences numériques en Afrique où la transformation numérique est le défi de ces dernières années. Surtout lorsqu’on sait que le continent a la plus jeune population au monde.
Michaël Tchokpodo, Bénin