En Ethiopie, le numérique commence à être intégré dans les secteurs les plus prisés du pays. Mais, les entrepreneurs locaux estiment que l’apport digital ne comble pas encore les besoins et qu’il faudra attendre quelques années avant de voir des changements.
Par Aurore Bonny
Farm Africa est une organisation caritative innovante, qui réduit la pauvreté en libérant les capacités des agriculteurs africains, de sorte à accroitre leurs revenus d’une manière écologiquement durable. De leur point de vue, l’Ethiopie compte environ 80 à 85% de citoyens engagés dans l’agriculture et principalement dans l’agriculture de subsistance et pluviale. « L’agriculture reste la principale source de revenus pour de nombreuses personnes, mais environ 35% de la population n’ont pas assez d’aliments nutritifs à consommer », rapporte l’organisation. Ce paradoxe est révélateur des difficultés dans le secteur. Plusieurs études évoquent la sècheresse, le manque de formation et d’accès aux marchés, l’absence d’équipements et bien d’autres difficultés. Et plusieurs entreprises essaient de les résoudre avec le numérique. « L’actuel gouvernement éthiopien accorde plus d’attention aux TIC et c’est un bon début », estime Jermia Bayisa, un jeune entrepreneur du secteur de l’agriculture numérique. Il a fondé Debo Engineering, la première start-up Agritech basée sur des technologies émergentes telles que l’intelligence artificielle, l’apprentissage automatique, l’internet des objets (IOT) et plus encore.
Cette jeune pousse offre un service d’application web et mobile de détection précoce, de suivi et de prévention des maladies des végétaux. Elle développe également des drones, qui dépistent les maladies des végétaux dans les grandes exploitations agricoles. La solution détient plus de 71 000 photos dans sa base de données et ses fonctionnalités sont accessibles dans quatre langues locales. Les malentendants peuvent également y avoir accès grâce à une assistance vocale. « Depuis sa création, en 2019, Debo Engineering a réalisé une transformation spectaculaire en Éthiopie et au-delà », a déclaré son co-fondateur. (…)