La contribution du géant chinois de la tech, Huawei, dans l’accompagnement et le développement de l’écosystème numérique africain n’est plus à démontrer. Dans la suite logique de ses initiatives dans le secteur académique, Huawei Northern Africa fait un passage à niveau en initiant le programme Spark pour la première fois dans la région. Qu’est-ce que c’est et comment ça fonctionne ? Adnane Ben Halima, Vice-Président en charge des relations publiques chez Huawei Northern Africa en parle aux micros de RFI et Cio Mag.
(Cio Mag) – D’après un récent rapport de Forecast, d’ici à 2050, plus de la moitié de la jeunesse mondiale sera en Afrique. « L’Afrique est un continent qui a une population très jeune. En 2022, il y a, d’après ce que nous avons vu dans l’écosystème des startups, beaucoup de créativité. Nous sommes vraiment surpris par cette jeunesse extrêmement active. Aller en ligne maintenant est une tendance chez les jeunes qui permet, non seulement d’échanger, mais aussi de s’exporter sur d’autres marchés qui ne sont pas initialement les leurs », analyse Adnane Ben Halima.
En allant en ligne, la jeunesse africaine développe surtout des innovations pour solutionner les problèmes qui se posent à leur quotidien. Exemple de la période de la Covid-19 où plusieurs applications ont été mises en point pour faire de l’auto-diagnostic ou faciliter la livraison de colis ou de repas. Ces réalisations viennent s’ajouter à une dynamique entrepreneuriale de la jeunesse déjà en cours dans le numérique et qui vise à accélérer la transformation numérique et à décupler l’économie numérique. Cependant, ces jeunes-pousses rencontrent des difficultés de financement sur le continent, en raison entre autres, de l’inexistence de banques dédiées.
Après avoir investi dans des programmes liés à l’éducation et à la réduction de la fracture numérique en milieu rural, Huawei propose une nouvelle initiative. « Spark est un programme qui vise à soutenir les startups selon plusieurs angles de vue. Il a été lancé ces dernières années dans la région de l’Asie pacifique. Cette année, c’est une première pour les startups de la région de l’Afrique du nord », annonce le Vice-Président en charge des relations publiques chez Huawei Northern Africa.
« Nous croyons à l’écosystème »
Lancé en Asie pacifique, ce programme intervient sur deux axes principaux. Le premier concerne le soutien technique. Il porte sur l’accompagnement des startups à améliorer leur business case. Ensuite, « les meilleures startups sélectionnées bénéficieront d’une mise en relation entre elles au niveau régional et au niveau mondial. Il y a donc une certaine interaction et du networking. En plus, nous essayons de mettre les meilleures startups en relation avec nos partenaires globaux, que soient des clients, des partenaires ou des fonds d’investissement. Cela donne une visibilité un peu plus globale au niveau régional ou mondial », poursuit Adnane Ben Halima.
Orienté sur l’usage du digital et l’intelligence artificielle, le programme s’étend à la Tunisie, l’Égypte et le Maroc. S’il prévoit enrouler les autres pays de la région dans une seconde phase à venir, les startups participantes seront soumises à une sélection allant du top 30 au top 15 pour en retenir le top 3 des startups qui vont bénéficier de ressources techniques, de formation et d’accès au cloud. Mais Huawei envisage-t-il de réintégrer plus tard les meilleures startups ou de les racheter ? La réponse d’Adnane Ben Halima reste ferme : « Non, pas du tout. Nous ne rachetons pas de startups, ni de grosses entreprises. Nous ne l’avons jamais fait et nous ne le ferons jamais. »
Par contre, précisera-t-il : « Nous croyons à l’écosystème, nous sommes de fournisseurs d’infrastructures dans chaque pays. Mais pour ces infrastructures, il n’y a pas de couche applicative qui vient se greffer dessus pour servir les citoyens. Dans des scénarios gouvernementaux ou B2B, cette infrastructure ne va pas évoluer. Nous essayons donc de dynamiser l’infrastructure à notre façon. Il faut tout un ensemble d’intervenants pour le faire : le gouvernement selon la sphère réglementaire, les fonds d’investissements pour soutenir donc les financements des startups, les éditeurs de logiciels, les grands groupes dans le secteur applicatif qui doivent aussi jouer un rôle. Et nous en tant que fournisseur d’infrastructures, nous jouons ce rôle pour que les choses évoluent ensemble et pour voir un peu plus les résultats dans tous les secteurs de l’économie. »
Confiant pour l’avenir, il annonce, d’ici à fin 2023, la couverture des 28 pays de la région Afrique du nord par le programme Spark.