Afrique Centrale : un environnement convergent Carte, Mobile et Transferts annoncé pour décembre 2018

  • 16 novembre 2018
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(CIO Mag) – C’est Valentin Mbozo’o, directeur général du Groupement interbancaire monétaire de l’Afrique centrale (GIMAC), qui révèle cela. En effet, les avantages de cette nouvelle instruction sont également nombreux pour les pays de la zone Cemac. « C’est la modernisation des systèmes de paiement. Le passage du cash au paiement électronique, l’accentuation des règlements, la sécurité des transactions, la traçabilité pour les pouvoirs publics par ces temps de blanchiment d’argent, le développement du commerce en ligne, la sécurité des biens et des personnes qui ne transportent plus du cash », énumère le DG de la GIMAC.

Engagé dans cette dynamique, la Banque des Etats de l’Afrique centrala (BEAC) souhaite que tous les acteurs suivent les règles sinon ils s’exposent aux sanctions prévues par le texte publié récemment. Il est par exemple indiqué qu’est sanctionné par astreinte de 2000F par jour de retard par carte ou par portemonnaie électronique émis par un membre ou participant de son réseau tout gestionnaire d’un système ou plateforme de paiement monétique, tout gestionnaire qui n’aura pas mis en conformité dans les délais l’article 13. L’instruction qui vise donc à développer les paiements par voie électronique veut booster l’économie de cette sous-région pour en faire une économie émergente. Chez notre confrère, Valentin Mboz’o apporte des explications.

Quelles sont les implications de la nouvelle instruction sur l’interopérabilité et l’interbancaire des systèmes de paiement monétique en zone Cemac ?

Valentin Mbozo’o, DG de la GIMAC

Jusque-là le Gimac s’est occupé de l’interopérabilité Carte, mais au vu du boom du Mobile Money plus intégré et massivement adopté par nos populations, ainsi que l’essor des transferts d’argent, la Banque centrale a voulu accentuer l’intégration de ces différents instruments dans l’interopérabilité sous–régionale. C’est pour cela qu’au-delà de ce qui est déjà effectif avec la carte, il va être mis en œuvre l’interopérabilité Mobile, ainsi que l’intégration des transferts d’argent, afin de réaliser ce que l’on désigne par convergence Carte, Mobile et Transferts. La phase pilote commencé au début  du mois d’octobre 2018, aboutira à la mise en production du nouvel environnement convergent Carte, Mobile et Transferts au début du mois de décembre 2018.

Que doit-on comprendre par là ?

Ce qu’il faut comprendre est qu’une fois ce système mis en œuvre, on pourra par exemple émettre un Mobile Money d’un opérateur et dénouer auprès d’un autre à l’échelle de la Cemac, effectuer des transferts de mobile à carte, de carte à mobile, de compte à carte, de carte à compte, des transferts classiques et par mobile dénouant sur des guichets automatiques de banques (GAB) sans carte avec un simple code. En effet, pour généraliser l’usage des paiements électroniques dans la zone Cemac, l’instruction vise à lever un certain nombre de verrous inhérents à des cloisonnements des systèmes et instruments de paiement dans la sous-région.

Il est question de promouvoir et d’accentuer les paiements électroniques pour minimiser l’usage du cash, d’accélérer les règlements, de sécuriser les biens et les personnes, de moderniser et de dynamiser les économies de la Cemac, dans leur cheminement vers l’émergence économique. Il faut aussi voir le gain en traçabilité, dans la lutte contre le blanchiment d’argent et la fraude, in fine, la dématérialisation des paiements comme préalable à l’émergence économique.

Les transactions avec les réseaux internationaux sont elles aussi concernées par cette instruction ?

Jusqu’à ce jour les transactions faites par des cartes des réseaux internationaux, à l’exemple de celle de Visa, sont compensées à l’étranger en devises étrangères. L’instruction vise à ce que toute transaction faite dans la zone Cemac avec une carte émise dans cette zone, soit compensée localement et en FCFA. Les réseaux internationaux sont bel et bien concernés par ladite instruction.

Retranscription : Jean-Claude NOUBISSIE / Sources : CT/ANN

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