(Cio Mag) – Les pays du littoral africain sont généralement beaucoup mieux desservis en débit et en prix du haut débit contrairement aux pays centraux, grâce au développement de la connectivité internationale par câbles sous-marins. Plusieurs études dont celle de Déloitte sur les Technologies, les Médias et les Télécommunications (TMT) en Afrique, confirment cette thèse.
Conséquence de ce fossé entre les pays côtiers et les pays centraux ou de l’hinterland ? Le débit de connexion atteint dans une ville varie selon deux facteurs. D’abord, la localisation : plus loin on se situe du point d’échange plus faible est la connexion. Ensuite, la technologie : chaque technologie (ADSL, FTTC, FTTP et câble) offre une gamme différente de débit.
Rompre l’isolement de certains territoires
En Afrique centrale, le développement des backbones nationaux de fibres optiques en 2015, devraient permettre de réduire ce fossé, de sorte à permettre l’accès des populations, des entreprises et de l’Administration au haut débit et à moindre coût. En Afrique de l’ouest, les câbles sous-marins ACE (Africa Coast to Europe), cofinancés à hauteur de 700 millions de dollars US par 18 opérateurs membres du consortium France Télécom /Orange, dont l’Espagne, le Portugal et tous les pays de la côte occidentale africaine doit permettre de développer, ou de sécuriser, l’accès des pays côtiers à la fibre optique, et donc au haut débit, mais également de rompre l’isolement de certains territoires comme le Burkina Faso et le Mali qui seront reliés au réseau par un câble terrestre.
A ce niveau, la question qui c’était posée au sein de la Cedeao, relate Dr Guibéssongui N’Datien Sévérin, directeur général de ICT Consulting, c’est que les pays de l’hinterland ont souhaité, en octobre 2011, que le règlement de ces câbles sous-marins ait une portée réelle pour eux, en termes d’accès et de coût. Dans cette optique, un projet de règlement a été finalement adopté en décembre 2014, portant conditions d’accès des pays sans littoral à la bande passante nationale et internationale disponibles sur les réseaux terrestres au sein de l’espace Cedeao.
« Ce nouveau cadre communautaire donne aux opérateurs côtiers la possibilité de déployer leurs fibres optiques jusqu’à la côtière pour permettre aux opérateurs des Etats non côtiers d’accéder aux capacités des câbles sous-marins, à partir des réseaux terrestres », explique Dr Guibéssongui, expert-consultant de l’Union Africaine des Télécommunications (UAT).
Des conditions et des coûts raisonnables
Il ajoute que ce règlement vise aussi à favoriser ou à faciliter l’accès des opérateurs nationaux aux capacités de câbles sous-marins à des conditions et à des coûts raisonnables. Sur ce dernier point, il révèle que les experts en TIC de la Cedeao ont pu s’accorder sur une méthode d’établissement des coûts. Qui prendra en compte les coûts pertinents liés à l’accès, à l’exploitation, à la maintenance et à la mise à disposition d’installations et de colocalisation, dont des espaces de colocalisation et le cas échéant, des services de raccordement (backhaul) sur la base d’une méthodologie de comptabilisation et d’allocation des coûts, prédéterminée. « Tout ceci devrait favoriser une baisse significative du coût des communications des services de données, dont Internet, dans chaque Etat membre et entre Etats », dit-il.
Anselme AKEKO