Après trois ans en Europe : la Fintech Ymo se déploie en Guinée

Sur un potentiel de dix millions de Guinéens, seuls trois millions sont bancarisés. Un déficit énorme qu’il urge de corriger. C’est le défi que s’est lancé la FinTech YMO.

(CIO Mag) – La solution dévoilée ce mercredi à Conakry permet aux populations locales « d’effectuer des dépôts et retraits gratuitement, transférer de l’argent à des frais ne dépassant pas 1% ou encore recevoir de l’argent depuis l’Europe, directement sur leur téléphone mobile tout en bénéficiant d’un excellent taux de change. L’application est conçue pour fonctionner avec ou sans connexion afin de permettre au plus grand nombre de bénéficier de ses services ».
Dans un évènement qui a réuni pouvoirs publics comme privés, Abdoulaye Barry, fondateur et Président directeur général de YMO a donné un aperçu de ce qu’est cette trouvaille qui va selon lui, ôter une grosse épine des pieds des usagers. « Au service de la diaspora de France et d’Europe depuis trois ans déjà, nous portons l’ambition de révolutionner l’envoi d’argent et le paiement mobile dans toute l’Afrique de l’Ouest, à commencer par la Guinée », a-t-il dit lors de son discours d’ouverture.

Selon le Pdg, l’essor de la digitalisation, notamment depuis la pandémie de la Covid-19, a fait émerger un vivier d’acteurs opérant dans le secteur des nouvelles technologies. Ce qui permet, d’après lui, aux populations locales sur le continent africain, où qu’elles se trouvent, d’accéder aux services financiers et ainsi répondre au défi de la bancarisation.

« Aujourd’hui, YMO en Guinée s’approche à grands pas du million d’utilisateurs et nous sommes extrêmement fiers de ces avancées, Notre ambition est, à termes, de nous positionner comme un champion national, un champion africain », a-t-il insisté.

Pour lui, malgré les enjeux et potentiels du numérique, la plupart des solutions existantes, font recours au cash. Ce qui ne favorise pas une économie du numérique. « Le monde tend vers une infrastructure numérique. Nous avons montré que nous avons l’expertise nécessaire pour répondre aux besoins de nos pays », a déclaré M. Barry.

Encourager l’inclusion financière

Préoccupée par la faiblesse de l’inclusion financière en Afrique, la Banque centrale de Guinée voit en cet outil, un vrai rempart. C’est la conviction de Mouhamed L’amine Conté, son représentant. « Ymo est une réponse à la faiblesse de l’inclusion financière en Afrique francophone qui est une préoccupation de la Banque centrale. D’ailleurs, la stratégie nationale d’inclusion financière en cours d’élaboration fait la part belle au numérique. Sur les dix dernières années, le taux de bancarisation en Guinée est passé de 7 à 20% grâce au numérique. Les chiffres font également état de 3 millions de comptes actifs sur une cible de 10 millions. Donc il y a une masse à capter. Et le numérique peut aider. La banque centrale va réajuster son cadre réglementaire en intégrant les nouvelles technologies qui constitue un pilier devenu indispensable », a-t-il assuré.

Pour M. Vincent, un des investisseurs, au-delà de contribuer à l’inclusion financière, Ymo montre que « des solutions numériques nées en Afrique peuvent rayonner en Afrique et répondre aux besoins des populations ».

Mamadou Diop

Correspondant au Sénégal

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