(Cio Mag) – Si les conférences plénières et les tables rondes ont fait le plein hier, jour d’ouverture des 5ème Assises de l’AUSIM à Marrakech (24 au 26 octobre 2018), aujourd’hui, les Ateliers thématiques ont fait régner une ambiance particulièrement studieuse dans les couloirs du Palais des Congrès. DSI, managers, experts… et tout ce que compte comme décideurs du monde des IT, n’ont pas hésité à répondre présent à ces Ateliers organisés en marge des Assises. Et pour cause, le programme ainsi que les intervenants constituaient à eux seuls une opportunité exceptionnelle : appréhender le monde de la Big Data par l’entremise d’experts et de managers de haut vol ! Ainsi, des thématiques comme : « La Big Data et l’Analytics : au-delà des concepts des cas pratiques à dérouler » ; « Protection et collecte des données sur Internet : défis juridiques et politiques » ; « IA, Algorithmics, machine et deep learning : quels applications pour quels secteurs ? » ; « Cyber Security workshop simulation by BCG » ont donné lieu à des retours d’expérience enrichissant et des échanges pointus. Nous avons interrogé à ce sujet Mme Hind KABAILI, Secrétaire Générale de l’AUSIM
Comment avez-vous articulé les thématiques de ces Ateliers par rapport au thème général de ces Assises qui aborde le coté disruptif du digital ?
L’idée est de parler des technologies disruptives non pas en général mais du point de vue marocain, face à un public expert qui peut interagir avec des intervenants de très haut niveau, pour avoir une connaissance plus approfondie que ce qui a été soulevé lors des plénières, notamment à travers l’exposé de cas pratiques. L’intérêt est d’aller dans le détail, décortiquer les process, et de voir comment ces praticiens qui sont très en avance, exemple le cas de Careem, ont pu implémenter de nouveaux business models.
Quels sont les 2 ou 3 choses que nous devrions retenir de ces Ateliers ?
Pour faire de la Big Data il faut d’abord se poser la question : quelle est la problématique au niveau de l’entreprise ? Ensuite, établir la stratégie qui va la résoudre pour améliorer la confiance, la productivité, l’excellence opérationnelle, etc. Après, se poser la question de l’application de la Big Data dans différents domaines : secteur bancaire, industriel et agricole… alors que de ce dernier on en parle moins. Et pourtant il y’a tant à faire, surtout au Maroc, dans le domaine agricole avec la Big Data. Tout ceci va nécessairement donner naissance à de nouveaux métiers.
Et faire disparaitre d’autres ?
Absolument. Ce n’est pas forcément une mauvaise chose que certains métiers disparaissent, car d’autres et en plus grand nombre vont apparaitre pour laisser place au knowledge et comment utiliser l’intelligence humaine, pour créer in fine de nouvelles façons de faire et de nouvelles chaines de valeurs.
Ces nouveaux métiers m’amènent vers la question de la formation. Hier, pendant la plénière, cela a été annoncé. Pouvez-vous nous en dire davantage ?
Le Président de l’AUSIM a annoncé que nous allions accompagner 3 ou 4 étudiants pendant tout leur parcours depuis le Bac, dépendamment de ce qu’ils suivront : classes préparatoires, écoles de commerces, écoles d’ingénieurs… pour justement leur permettre d’aller vers des enseignements qui préparent à l’ère disruptif dans laquelle nous sommes. Toutes les bonnes volontés qui voudraient prendre part à cet effort sont les bienvenues. Naturellement, l’APEBI qui a répondu hier spontanément à l’annonce du Président SAAD fait partie des acteurs au Maroc qui peuvent se joindre à nous. Le monde de l’entreprise et le monde universitaire doivent créer plus de passerelles pour ces jeunes qui vont arriver sur le marché IT de l’emploi. D’autres professionnels se sont d’ores et déjà proposé d’instaurer des parcours de Data Science dans les écoles d’ingénierie. Ce sont des initiatives pour lesquelles l’AUSIM peut aider, notamment par la mise en place de nouveaux parcours au sein des universités et des écoles supérieures. Le but étant de préparer les cadres IT de demain.
Est-ce que le contour de cet accompagnement pour ces 3 ou 4 étudiants est arrêté ou pas encore ?
Pas encore. L’initiative a été discutée et acceptée par le Bureau de l’AUSIM il y’a un mois. Prochaine étape, le mode opératoire et les détails de cet accompagnement sur lequel nous reviendrons.
Amine MERNISSI – De Marrakech pour CIO Mag