ATDA 2022 : défis et opportunités de l’inclusion financière et de l’identité digitale pour l’Afrique

Le deuxième panel de la seconde journée des Assises de la transformation digitale a porté sur le thème « inclusion financière et identité digitale : défis et opportunités pour l’Afrique ». Au cours de ce panel, les intervenants ont orienté leurs réflexions sur les enjeux et perspectives de l’identité juridique en Afrique. Cette édition des ATDA a été placée sous le haut patronage de SEM Macky Sall, Président de la République du Sénégal et Président en exercice de l’Union Africaine. Elle a également bénéficié du soutien de Smart Africa, l’Union internationale des Télécommunications (UIT) et l’International Trade Centre (ITC).

(Cio mag) – L’Afrique a un long chemin à parcourir pour avoir son identité numérique. Ceci ressort du deuxième panel de la dernière journée des ATDA 2022. Ce défi structurel s’explique par plusieurs raisons parmi lesquelles : le non enregistrement des actes de naissance et la lenteur de l’administration. D’après André Franck Ahoyo, délégué général Urgence identité Afrique (UIA), plusieurs pays Africains possèdent « des statistiques erronées » sur leurs populations en raison du faible taux d’enregistrement. A titre d’exemple, seul 3% de la population a un acte de naissance en Ethiopie, en Somalie et en Erythrée.

Un problème culturel

Pour Jean Michel Huet, associé Bearing point, le problème d’identité digitale en Afrique est plus lié aux contraintes culturelles. Sur le continent, plusieurs personnes développent « des préjugés et stéréotypes » autour de l’enregistrement digital. Une situation plutôt générale en Afrique subsaharienne. Ce qui constitue un « frein au développement des politiques publiques », indique-t-il.

En dépit de cette contrainte, un seul pays sort du lot. C’est le Maroc. En effet, le royaume chérifien a mis en place une bonne politique numérique. Il possède un cycle à jour de l’identité numérique de ses citoyens. « Ils ont donc des actes de naissance numérique, des cartes d’identité et passeports biométriques », déclare Zaki Barbusse, Ceo-Netopia. Le coup de génie du Maroc fait de lui, un modèle à suivre en matière d’identité digitale sur le continent.

Quelques pistes de solutions

Mais que faire face à ce défi structurel qui entrave l’élan de la politique publique africaine à l’heure de la révolution numérique? Les panélistes ont recommandé aux Etats africains d’accélérer la lutte contre la fracture numérique, ceci en réduisant le fossé d’accès à la connexion internet entre les zones urbaines et celles enclavées, mais pas que. Ils ont également plaidé pour le renforcement du partenariat public-privé dans la mise en place des identités numériques. Ce renforcement pourrait donc impulser une bonne politique d’un système d’identification unique pour avoir « un taux d’enregistrement proche de la réalité ». Par ailleurs, un défi majeur à relever est de sensibiliser la population à la valeur ajoutée de l’identité numérique.

Blockchain et inclusion financière

La question de l’inclusion financière a clôturé ce panel. Revenant de manière brève sur l’inclusion financière, Mikaël Naciri, expert international en services financiers digitaux a noté que la blockchain pourrait apporter un catalyseur de l’inclusion financière, grâce à son système d’autogerance et sa traçabilité. Pour lui, les États devraient s’intéresser résolument à cette nouvelle tendance technologique.

Retrouvez ici le replay

Enock Bulonza

Journaliste spécialisé dans les TIC et la santé. Passionné par les technologies émergentes (IA, Programmation web et mobile et la blockchain, etc). En tant que correspondant de Cio-Mag dans la région des Grands Lacs africains, je suis chargé de couvrir les développements technologiques et de fournir des informations précises et pertinentes sur ces sujets.

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