Au second jour des ATDA 2022, intervenait la Ministre du numérique et de la digitalisation du Bénin, Aurélie Adam Soule Zoumarou, sur la sous-thématique : « le numérique, facteur d’inclusion des femmes et des jeunes. » Cette édition des ATDA est placée sous le haut patronage de SEM Macky SALL, Président de la République du Sénégal et Président en exercice de l’Union Africaine ; avec le soutien de Smart Africa, l’Union internationale des Télécommunications (UIT) et l’International Trade Centre (ITC).
(Cio Mag) – L’Afrique dispose de la population la plus jeune au monde. Pour preuve, 200 millions d’africains sont âgés de 15 à 24 ans, et on peut en dénombrer jusqu’à 400 millions pour la population de 15 à 35 ans. « Ces indicateurs sont implacables et ne laissent planer aucun doute sur le fait qu’il n’existe pas d’autres options pour les gouvernants, les décideurs publics et le secteur privé que de prendre en considération la question des jeunes et des femmes », fait constater la Ministre. Pour Aurelie Adam Soulé Zoumarou, « ces jeunes aspirent à une éducation de qualité. Ils aspirent à une éducation porteuse de bonnes perspectives d’avenir. Ils aspirent à un emploi décent, ils aspirent à un avenir prometteur dans lequel ils pourront apporter leur contribution à l’effort de construction de nos différentes nations, à l’effort de construction de notre continent. »
Face à ces aspirations, le numérique apparaît comme la solution. Comme exemples, la Ministre citera l’apport du numérique à la promotion d’une éducation de qualité, à relever le défi de la pénurie d’enseignants, à faire en sorte que la qualité de l’éducation ne soit plus une problématique entre les zones urbaines et les zones rurales. A juste titre, au Bénin, les technologies numériques ont été utilisées pour permettre aux écoles qui manquent d’enseignants de pouvoir disposer de ressources numériques pédagogiques afin de briser la fracture numérique entre les zones urbaines et les zones rurales.
Une autre avancée : « avec le numérique, nous avons pu connecter les universités et interconnecter ces universités entre elles afin que nos universités béninoises et même dans d’autres pays où cela s’est fait aussi dans des universités africaines, que les étudiants puissent avoir accès aux ressources pédagogiques, aux ressources de recherche qui se trouvent dans toutes les universités interconnectées à ce réseau d’éducation et de recherche au niveau mondial », expose Aurelie Adam Soulé Zoumarou. Sur ce même volet, le Bénin travaille à la formation des jeunes béninois aux compétences numériques, à travers des initiatives telles que la Smart Africa Digital Academy. Cet aspect est d’une importance capitale car, va-t-elle le rappeler : « les emplois de demain ne sont même pas encore créés aujourd’hui et aujourd’hui nous avons des emplois qui n’existaient pas hier. »
Inclusion des femmes
D’après la Ministre, en Afrique, les femmes contribuent fortement à l’activité économique. Mais elles ont souvent des emplois à faible revenu qui ne leur permettent pas d’assurer une autonomisation complète et durable. De la même façon que dans le cas des jeunes, chez les femmes aussi, le numérique apparaît comme la panacée. Il leur offre des outils et des applications pour relever des défis au quotidien. Ainsi, « le numérique se positionne comme un secteur d’importance pour l’autonomisation des femmes. »
A ce sujet, au Bénin, le processus d’obtention des microcrédits pour les femmes a été digitalisé. Ce qui leur permet de payer leurs crédits par le biais du téléphone mobile et de pouvoir demander d’autres crédits de montants plus élevés au fur à mesure que ces remboursements se font. « Ce qui a vraiment permis de pouvoir élargir la base d’octroi de ces microcrédits, de mieux suivre cela et d’éviter tout ce qu’on avait par le passé comme effets pervers en termes de remboursement et enfin d’élargir encore plus les octrois de crédit à ces femmes avec ce que cela entraîne comme effet induit au niveau de l’économie et dans le développement local des zones où vivent ces femmes », s’est réjoui la Ministre du numérique et de la digitalisation.
Elle a également cité les cas du Sénégal et de la Côte d’Ivoire où dans le premier cas, un programme des femmes digitales a été mis sur pieds pour former les femmes issues des milieux ruraux à se familiariser aux outils numériques ou aux applications pour suivre une grossesse, aller régulièrement aux rendez-vous médicaux et bénéficier d’une meilleure prise en charge. En Côte d’Ivoire par contre, l’initiative mise en place porte sur la maison du digital qui permet d’inclure et de donner les outils nécessaires aux femmes qui ont à-peu-près des objectifs similaires.
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